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- Spectacle
Cabaret, « banquet pentu », fanfare punk, rando-philo, expos photo : chaque début juillet, les pentes de Belledonne se peuplent de drôles de zèbres qui invitent à lever le nez en l’air. Un festival réjouissant et populaire, en prise directe avec la montagne.
Concert au sommet en 2022 avec la Tournée des refuges.
Face au Mont-Blanc et à la Chartreuse, au cœur du massif cristallin de Belledonne et des alpages des Sept-Laux, le village des Adrets, tourné vers le soleil, invite naturellement à lever les yeux.
C’est dans ce décor grandiose, entre deux courses montagnardes et deux pages d’écriture, que le romancier Antoine Choplin a posé ses valises en 1996 et créé un festival unique en son genre, qui propose à tous ceux qui l’arpentent de regarder la montagne autrement.
Forte de quatre permanents et d’une soixantaine de bénévoles actifs, l’association organisatrice, Scènes obliques, rassemble ainsi chaque été 4 000 spectateurs-arpenteurs autour d’une vingtaine d’événements culturels sur huit jours.
“Cette année, nous recevrons 60 artistes, logés en grande partie chez l’habitant. Au-delà de la vente de billets, nous avons à cœur de soigner leur accueil, insiste Antoine Choplin, directeur artistique, qui passe la main après 28 éditions à Laetitia Cuvelier. Ici, on prend le temps de partager les produits locaux et de profiter du site, tous ensemble. La culture sert à créer du lien.”
Chloé Moglia ouvrira les réjouissances avec sa nouvelle pièce verticale, « O ».
Artistes perchés et colporteurs de mots
Terrain pentu oblige, en dehors de quelques scènes sous chapiteau – comme le concert de Sanseverino –, les formes émergentes ou intimistes sont privilégiées, le plus souvent en plein air. Chloé Moglia, déjà repérée pour ses danses poétiques au-dessus du vide, ouvrira les réjouissances avec sa nouvelle pièce verticale, « O », imaginée à l’automne lors d’une résidence artistique avec Scènes obliques.
Dans le même esprit perché, on pourra découvrir sur écran géant la chevauchée céleste de l’incroyable Abraham Poincheval (qui sera accueilli à son tour à Prapoutel en septembre).
La dimension sociale ne sera pas oubliée avec le texte de Laurent Mauvignier, Ce que j’appelle oubli, mis en scène par la compagnie Garniouze.
L’Arpenteur, fidèle à sa philosophie d’ouverture, élargira par ailleurs les horizons à d’autres montagnes, celles de l’Iran, sous l’œil persan de Golnaz Broomandi et d’un collectif de photographes.
On pourra encore voir tourner les marionnettes, rando-philosopher avec Simon Parcot, s’élancer sur le sentier des granges, entreprendre un voyage musical avec le poète chilien Patricio Sanchez Rojas… et, pour finir, festoyer lors du traditionnel « banquet pentu », préparé par les paysans du terroir sur la place du village.
©F.Laine- Frizon Bottoms up
Pratique
- Festival de l’Arpenteur.
- Du 8 au 15 juillet.
- Aux Adrets-en-Belledonne.
- scenes-obliques.eu
Repères :
Antoine Choplin passe la main
Depuis le 1er mai, après vingt-huit ans à la tête du festival de l’Arpenteur, le poète et romancier marcheur passe le témoin à Laetitia Cuvelier, habitante de La Grave, qui devient directrice artistique au côté de Céline Saint-Martin (qui reste directrice générale).
Antoine Choplin entend se livrer pleinement à l’écriture et à de nouveaux projets.