La Coupe Icare fête sa 50e édition

19/09/2023 → 24/09/2023
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Coupe Icare
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Chapô

En 1974, des hommes décollent en deltaplane du plateau des Petites-Roches pour atterrir dans la vallée du Grésivaudan. Cinquante ans plus tard, la Coupe Icare est devenue le plus grand festival de vol libre au monde, toutes disciplines confondues. Retour en arrière.

Dimanche 29 septembre 1974. Une cinquantaine de pilotes de deltaplane prennent leur envol de l’aire de décollage de la Chapelle, sous la dent de Crolles, pour atterrir 850 mètres plus bas, dans le parc du château de Bernis. 

Une cible que n’atteindront pas la moitié de ces « fous-volants », nombre d’entre eux s’écrasant au petit bonheur la chance dans les prairies et les vignes. Qu’importe, la Coupe Icare est née !

L’idée a germé quatre mois plus tôt dans la tête de Daniel Raibon-Pernoud, le jeune président fondateur de l’office de tourisme de Saint-Hilaire-du-Touvet (qui appartient aujourd’hui à la commune de Plateau-des-Petites-Roches), en quête d’une idée pour développer le village. 

“Un matin, en voyant trois pionniers déployer leurs deltaplanes au col du Coq, j’ai su que je tenais le concept. À l’époque, voir un homme voler, c’était comme aller sur la lune”, se souvient ce visionnaire, avant d’évoquer en riant une première édition totalement improvisée.

 

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Les pilotes de deltaplane se jettent dans le vide toutes les trente secondes et atterrissent dans la vallée du Grésivaudan en seulement trois minutes, les premières ailes delta n’étant pas vraiment faites pour voler.

 

“Nous avions réuni les concurrents le matin même de la compétition pour décider de la nature de l’épreuve et du règlement. Le lundi, nous avons reçu un appel embarrassé du préfet : nous n’avions pas pensé à demander une autorisation, qu’il nous a finalement faxée la semaine suivante.” 

Deux ans plus tard, 200 concurrents font du forcing pour se faire inscrire ! “Daniel Raibon-Pernoud bloque à 150 et demande gentiment aux pilotes locaux d’aller dans la pente en face histoire de laisser la place aux Québécois qui ont fait le déplacement”, peut-on lire dans la presse de l’époque. 

 

« L’événement du siècle »

 En 1979, en accueillant les Championnats du monde de vol libre, la Coupe Icare atteint la consécration. Pas moins de 225 participants originaires de 25 pays s’affrontent devant les télévisions du monde entier. Mais les lendemains déchantent. 

“Impossible de faire mieux après avoir organisé l’événement du siècle sur le plateau des Petites-Roches. La logique aurait voulu que nous arrêtions”, analyse Daniel Raibon-Pernoud. 

Les organisateurs tentent pourtant de faire du site chartroussin la Mecque du vol biplace. Sans grand succès ! “Pour pérenniser la Coupe Icare, il fallait attirer la foule en proposant une manifestation plus festive et conviviale”, expliquent-ils. 

En 1983, la création du Festival international du film de vol libre va donner une impulsion décisive. Le programme d’animations s’étoffe ensuite à l’initiative des pilotes : concours de déguisement lancé par les moniteurs des écoles de vol locales dès 1983, marché de l’occasion né l’année suivante au cul des camions (avant de se structurer et de devenir le Salon des sports aériens), démonstrations aériennes, compétition de montgolfières, musée du Vol libre, animations de rue, concerts…

 

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En 1985, le deltaplane s’essouffle. Au retour d’un stage d’initiation au parapente à Mieussy, Daniel Raibon-Pernoud dégage une aire de décollage à la tronçonneuse, et les parapentes s’invitent à la Coupe Icare dès l’année suivante. 

 

Trois générations de bénévoles 

Le succès de la Coupe Icare n’aurait probablement pas été le même sans l’implication de la population locale. Réunis au sein de 30 associations du plateau et de Lumbin, 1 300 bénévoles s’impliquent dans sa logistique : aide au balisage, fléchage des parkings, gestion des boutiques, des buvettes et des toilettes, contrôle des accès, ramassage des ordures… 

“Ces associations reçoivent en contrepartie un petit pécule. Nous avons toujours voulu les associer à l’événement pour les aider à vivre et à dynamiser nos communes”, rappelle Martine Lange, qui a organisé l’événement pendant trente-huit ans. 

Les pionniers de la Coupe Icare n’auraient pas parié sur une telle longévité. “Exception faite de la création proprement dite de la manifestation et du Festival international du film du vol libre, nous n’avons rien inventé. Mais nous avons fait en sorte de répondre positivement à toutes les nouvelles propositions de la communauté des gens qui volent”, résume Daniel Raibon-Pernoud.

Aujourd’hui, l’esprit pionnier n’a rien perdu de sa vivacité. 

 

Bibliographie : La Fabuleuse Histoire de la Coupe Icare, de Martine Lange, Daniel Raibon-Pernoud, Béatrice Méténier. Éditions Coupe Icare.

©B.Lavit

Encart

Repères : 

  • 6 jours de festivités, du 19 au 24 septembre
  • 90 000 spectateurs
  • 10 000 pilotes
  • 1 300 bénévoles
  • 1 directeur des vols, entouré de 20 personnes chargées de la sécurité des vols 
  • 200 exposants professionnels du vol libre
  • 50 partenaires privés et institutionnels
  • 120 médias internationaux

 coupe-icare.org

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Au programme 

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  • Icare test : 19 et 20 septembre (tests de matériels).
  • Icare show : 23 et 24 septembre (démonstrations de parapente, delta, paramoteur, ulm, vol à voile, parachutisme, wingsuit…).
  • Icare ballons : du 22 au 24 septembre (rassemblement de montgolfières, dirigeables…) sur l'aire de Lumbin selon les conditions météos, au lever et au coucher du soleil.. 
  • Icarnaval : 23 et 24 septembre (concours de déguisements).
  • Icarobatix : 23 et 24 septembre (compétition de paramoteurs).
  • Icare ulm show : du 22 au 24 septembre (exposition et démonstrations d’ulm à Lumbin).
  • Mais aussi… Icare du cinéma, Icare momes (du 22 au 24 septembre) et Icare folie (du 21 au 24 septembre) pour célébrer cette édition anniversaire, dont le Département est un partenaire historique.

Programme détaillé sur coupe-icare.org

 

Venir à la Coupe Icare en car, à vélo... : cliquez pour agrandir

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©F.Pattou


Histoire

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De la station climatique à la Mecque du vol libre

Haut lieu de la lutte contre la tuberculose à partir des années 1930 grâce à la construction de trois sanatoriums, l’actuelle commune de Plateau-des-Petites-Roches a longtemps dû sa vitalité économique aux curistes et aux centaines d’emplois induits. 

À partir des années 1960, le recul de la tuberculose sous l’effet des antibiotiques provoque une mutation en profondeur du site. Les sanatoriums se reconvertissent en centre de rééducation fonctionnelle et, malgré la création de la station de ski en 1967, l’activité du plateau reste en sommeil. 

Le syndicat d’initiative, créé pour donner un élan au développement touristique, entend miser sur l’escalade et la spéléologie compte tenu de la proximité de la dent de Crolles et de ses dizaines de kilomètres de galeries souterraines. 

L’apparition des deltaplanes et l’enthousiasme de Daniel Raibon-Pernoud et de quelques pionniers qui créent en juin 1974 le Delta-Club Saint-Hilaire-du-Touvet en décideront autrement, faisant de la commune (aujourd’hui Plateau-des-Petites-Roches) la terre d’envol mondialement reconnue du vol libre.

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Zoom

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Une marraine de prestige

“Elle a dit oui !”, postent fièrement les organisateurs de la Coupe Icare sur les réseaux sociaux.

Claudie Haigneré, l’héroïne française de la conquête spatiale, a accepté d’être la marraine de la 50e édition de la Coupe Icare et de siéger parmi le jury du Festival international du film aérien.

Celle qui embarquait le 17 août 1996 pour un vol de seize jours à bord de la station orbitale russe Mir, devenant ainsi la première Française à aller dans l’espace, sera présente sur le plateau des Petites-Roches pour partager son expérience avec le public.

Et faire comprendre que tout est possible quand est une femme : s’engager dans une carrière scientifique et atteindre les étoiles !


Actualité

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Lélio, le dirigeable isérois qui vise le record de vitesse. 

111,8 km/heure : c’est ce qu’il faudra atteindre pour battre le record du monde de vitesse en dirigeable décroché en septembre 2004 par le Zeppelin de Steve Fossett.

 

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Ce record, Pierre Chabert, créateur d’Airstar, leader mondial des ballons lumineux et de Transoceans (une association qui réfléchit à une façon différente de se déplacer dans les airs), et Pieric Brenier, entrepreneur à succès passionné par tout ce qui vole, vont tenter de le ravir à bord de leur prototype Lélio, un dirigeable à propulsion électrique de 32 mètres de long développé et réalisé en Isère.

L’engin volant, véritable condensé d’innovations technologiques et durables, a effectué un premier vol de démonstration le 8 juin, en avant-première de la Coupe Icare. 

La tentative de record de vitesse devrait avoir lieu l’hiver prochain, au-dessus de l’aérodrome du Versoud.

©Airstar

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