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Les tribunes des groupes politiques du Département de l'Isère - Janvier / Février 2023

Majorité départementale


Zone à faibles émissions (ZFE) : ne pas créer une Zone à fortes exclusions !

Le Département a rendu son avis au sujet de la mise en place d’une ZFE, prévue par la Métropole de Grenoble à compter du 1er juillet prochain. Le principe de cette zone est d’exclure de son périmètre les véhicules diésel mis en circulation avant 2011 et les véhicules à essence mis en circulation avant 2006.

La majorité départementale a demandé à la Métropole d’acter un report de trois ans de la mise en place de cette mesure, afin de permettre aux Isérois dont le véhicule est concerné de changer de voiture afin de ne pas être pénalisés. C’est d’autant plus important que les principaux intéressés sont généralement des travailleurs modestes n’ayant pas d’autre choix que la voiture pour aller travailler. Une mise en place trop rapide de la ZFE aurait forcément de graves conséquences. 

L’offre de véhicules décarbonés n’est pas encore suffisamment développée, notamment sur des segments de marché à moindre coût. Ces véhicules sont encore hors de portée d’une majorité d’Isérois ! De plus, il n’y a aujourd’hui que 188 points de recharge électrique dans la Métropole.

Aussi, avant d’envisager une telle transition, le développement des réseaux de transport en commun et leur accès doivent être améliorés. Le réseau de bornes de recharge, pour les véhicules électriques, doit être développé. La capacité de nos moyens de production d’électricité, dont on ne sait pas, à l’heure actuelle, s’ils tiendront cet hiver, doit être augmentée.

Si la question de la pollution de l’air, et ses conséquences sur notre santé, et celle des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, sont des défis fondamentaux à relever, ils ne justifient pas une précipitation qui fera plus de dégâts qu’autre chose.

Imaginer comme le fait la Métropole un grand nombre d’exceptions sera inopérant. La ZFE ressemblera alors à une véritable usine à gaz. Dommage, pour une zone à faibles émissions…

En définitive, telle qu’imaginée aujourd’hui, la ZFE ne va faire qu’aggraver les inégalités sociales et territoriales au risque de créer une véritable ségrégation spatiale. Près d’un tiers des actifs se déplaçant dans la ZFE habitent en dehors de la Métropole par exemple. La voiture demeure le principal moyen de transport des Isérois. 

Aussi, nous demandons à la Métropole de Grenoble de faire preuve de courage politique et de protéger les plus fragiles.

Un report de trois ans permettra de mieux préparer les esprits, et de limiter le risque de choc de demande qui provoquera une hausse des prix des voitures, à l’heure où l’inflation impacte déjà le budget des ménages.

Il permettra de mettre en place une ZFE lisible, dont le respect pourra être contrôlé efficacement. 

Il permettra, enfin, de ne pas accroitre davantage la fracture entre territoires périphériques et métropoles. 

L’enjeu est, ni plus ni moins, de garantir le droit des Isérois à se déplacer et tous les droits qui en découlent : l’accès aux services administratifs, à l’emploi et aux soins.

 

Retrouvez-nous : 

 

Opposition départementale

Groupe Union de la Gauche, Écologiste & Solidaire

 

Sortir de la grande pauvreté et de l’isolement, le grand défi du RSA

S’assurer que toutes celles et ceux qui ont droit au RSA en fassent la demande permet de sortir de l’extrême pauvreté : la lutte contre le non-recours au RSA doit être une priorité comme le préconise le Secours catholique : le niveau de vie médian des non-recourants au RSA est de 212 euros par mois !

Qui peut vivre avec aussi peu ? Pourtant, le tiers des bénéficiaires potentiels du Revenu de solidarité active n’en font toujours pas la demande et 80 % des allocataires du RSA déclarent des « freins périphériques » contraignant le retour à l’emploi. 

En effet, près de la moitié des allocataires du RSA y sont inscrits depuis plus de 4 ans et nombre d’entre eux ont des problèmes de santé. Le Département doit donc lever tous les obstacles au retour à l’emploi en favorisant l’accès aux soins, mais aussi au logement, à la mobilité, à la maîtrise des outils numériques, à la garde d’enfants pour les familles monoparentales qui représentent le tiers des allocataires. 

C’est dans ce sens que nous avons proposé pour le budget 2023 d’augmenter les financements sur l’insertion après des années de baisse, afin de “faire du droit à l’accompagnement dans la confiance une réalité” comme l’indique le Secours catholique. 

Nous avons aussi demandé un coup de pouce pour l’aide alimentaire alors que l’on observe une augmentation d’1/3 de bénéficiaires ! 

Être au plus près des besoins des personnes accidentées par la vie, c’est leur donner toutes les chances de rebondir.

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