Les plantes tinctoriales en Isère

Publié le
Modifié le
Les plantes tinctoriales en Isère
  • Nature
Chapô

Grâce aux pigments contenus dans leurs racines, tiges, feuilles, écorces ou baies, des centaines de plantes hautes en couleur sont utilisées dans le monde pour réaliser des teintures végétales. Aujourd’hui largement remplacées par les pigments de synthèse, on peut les découvrir en Isère.

Image
Le bleu du pastel

Le bleu du pastel 

Ses fleurs sont jaunes. Mais si le pastel des teinturiers est prisé, c’est pour le bleu issu de ses feuilles. Autrefois vendue fort cher sous forme de boule appelée « cocagne », cette plante fit la fortune de la région de Toulouse - d’où l’expression de pays de Cocagne. Le pastel est aussi un bâtonnet composé de pigments minéraux (ocres, terre de Sienne…), organiques (sépia ou encre de seiche), végétaux (pastel), de craie ou plâtre ainsi que d’un liant qui lui donnera sa dureté (gomme, huile ou cire).


Image

Le rouge de la garance

En laissant sécher sa racine et en la trempant dans l’eau, cette plante vivace produit un remarquable rouge. En Isère, on peut observer la garance voyageuse, de moins bonne qualité toutefois que la garance des teinturiers - qui est cultivée depuis plus de 3000 ans en Inde.


Image
Le jaune du reseda

Le jaune du réséda 

Le gaude ou réséda des teinturiers est connu depuis des milliers d’années : des graines ont été retrouvées dans des cités lacustres datant du Néolithique, en Suisse. Au Moyen Âge, cette plante était utilisée pour les enluminures des manuscrits. Quant aux peintres, ils fabriquent leur couleur à partir de pigments et de jaune d’œuf, mélangés à de l’eau ou à de l’huile pour conserver leur remarquable fraîcheur.


Image
Le brun de la galle des chênes

Le brun de la galle des chênes

Pour se défendre des piqûres d'insectes, le chêne produit une excroissance appelée galle. Connues des tanneurs depuis l’Antiquité, ces noix de galle gorgées de tanin permettent d’obtenir une teinte marron pour le cuir. Associée à de l’acétate de fer (fabriqué avec des clous et du vinaigre), cette couleur se transforme en encre noire par réaction chimique.


Image
Le jaune du lichen… qui devient bleu ou rose

Le jaune du lichen… qui devient bleu ou rose

Les lichens tels que la parmélie des murailles, mélangés à de l’urine fermentée, ont longtemps été utilisés pour teindre la laine : en bleu si le lichen est séché au soleil, en rose s’il reste dans l’obscurité !


Image
Le brou des bogues de noix

Le brou des bogues de noix

La noix verte se pigmente à la lumière pour devenir marron. Pour fabriquer le brou de noix, couper 20 à 30 noix vertes en deux ou trois, faire bouillir doucement pendant 2 heures et filtrer plusieurs fois avec un tamis, un vieux linge et quelques gouttes d’huile essentielle de clous de girofle (pour éviter les moisissures). On se sert du brou de noix pour la teinture du bois ou des cheveux.


Image

Le vert des feuilles

Prendre une feuille d’arbre (comme l’érable) ou une fougère, la disposer à l’intérieur d’un tissu, broyer avec un maillet… pour faire apparaître le dessin de la feuille. Tremper ensuite le tissu dans un bain d’acétate de fer (clou et vinaigre). Il sera imprimé en vert avec un beau motif naturel !

Encart

Pour vous initier aux teintures végétales

Véronique Thiéry, qui nous a aidés à rédiger cet article, propose des stages d’impression textile aux couleurs végétales : 06 79 92 24 41 

vercors.chlorofil@gmail.com

2
minutes de votre temps
A- A+
Publié le
Modifié le