Balade pré-impressionniste entre Bièvre et Bourbre

La Côte-Saint-André et la plaine de La Bièvre qui ont tant inspiré Jongkind (photo ci-dessus).

“Complétant par là l’enseignement que j’avais reçu de Boudin, il fut à partir de ce moment mon vrai maître, et c’est à lui que je dois l’éducation définitive de mon œil…”, déclarait Claude Monet en 1900 dans le journal Le Temps, interrogé sur les relations qu’il entretenait avec le peintre Johan Barthold Jongkind. Venant d’une figure du mouvement impressionniste, le compliment est flatteur !

Si vous ne connaissez pas encore l’univers de ce peintre, aquarelliste et graveur hollandais qui a inspiré tant d’artistes, nul besoin de se rendre au musée des Beaux-Arts de la ville de Paris ou à l’Alte Nationalgalerie de Berlin. Il existe un circuit entre la vallée de la Bourbre et la plaine de la Bièvre qui retrace (en partie) la vie et l’œuvre de cet artiste, tombé amoureux des paysages du Dauphiné et de ses habitants.

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Portrait de Johan Barthold Jongkind (1819-1891)

Mise en œuvre par les intercommunalités locales, avec le soutien du Département de l’Isère et de l’association « Dans les pas de Jongkind en Dauphiné », la balade de 30 kilomètres environ est jalonnée de 14 lutrins situés aux endroits emblématiques où Jongkind avait l’habitude de peindre.

Elle débute en gare de Châbons où l’artiste arrive de Paris durant l’été 1873 et s’achève au cimetière de Balbins après avoir traversé la commune de La Côte-Saint-André et les villages de Val-de-Virieu et de Blandin notamment.

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Un peintre amoureux du Dauphiné

Pendant près de vingt ans, pliant et chevalet à l’épaule, carnet de dessins et boîte d’aquarelle dans la musette, Jongkind sillonnera la région, pays de lumière et de collines, croquant attelages et paysans à l’ouvrage, routes, maisons, centres-bourgs et châteaux (de Pupetières et de Virieu notamment) mais le plus souvent immortalisant des paysages en format horizontal pour traduire leur immensité.

Le « Père Jonquille », comme le surnommait les enfants du pays, avait trouvé à La Côte-Saint-André, où il s’était installé définitivement en 1878 avec sa compagne Joséphine Fesser, la sérénité et l’inspiration qu’il recherchait après les turbulences de sa vie parisienne. Plus de défis à relever. Juste la spontanéité des rencontres et la liberté de peindre ce qui lui plait.

Outre le circuit qui vous emmènera hors des sentiers battus, les lutrins vous offriront une double lecture, celle de l’œil exercé de Jongkind et la… vôtre. À vous de comparer !

Munissez-vous d’un carnet à dessins ou d’un appareil photo pour immortaliser cette balade hors du temps. En ce début d’automne, l’atmosphère entre Bièvre et Bourbre est magique…

© R.Juillet