Champions des airs…

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Hirondelles dans un ciel bleu
  • Nature
Chapô

Il existe en Isère quatre espèces d’hirondelles et deux de martinets. Des oiseaux migrateurs aux capacités de vol remarquables, mais pas seulement ! Apprenons à les connaître.

Hirondelles ou martinets ? Pas toujours facile de reconnaître dans le ciel ces deux espèces d’oiseaux migrateurs à la morphologie très proche.

 

Avec le retour du printemps, de nombreux oiseaux migrateurs sont revenus dans nos villes et nos campagnes. Ça vole en escadrille, ça tridule, ça couve, ça se nourrit… C’est le cas notamment de deux espèces morphologiquement très proches, les hirondelles et les martinets, qu’un œil non averti peut facilement confondre dans le ciel. Comment les reconnaître ?

L’un et l’autre sont des oiseaux de petite taille, de 15 à 18 centimètres de longueur, à l’exception du martinet alpin, légèrement plus grand. En revanche, leur envergure diffère : une trentaine de centimètres pour l’hirondelle et jusqu’à 45 centimètres pour le martinet noir. Et cela se vérifie lorsque l’on analyse leur pointe de vitesse. L’hirondelle, dont la silhouette est plus allongée, vole en moyenne à 35 km/h, mais peut pousser des pointes jusqu’à 100 km/h.

Mieux équipé, le martinet peut atteindre 200 km/h sur de courtes distances avec une remarquable agilité qui malheureusement ne se retrouve pas sur la terre ferme. Au contraire. Il a de si courtes pattes qu’il ne peut se percher sur un fil ou a du mal à redécoller après être tombé au sol.

 

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Le martinet ne se pose jamais

D’ailleurs, le nom latin du martinet noir, Apus apus, signifie « sans pied ». Conséquence de cette caractéristique morphologique, l’oiseau ne se pose jamais, sauf pour couver ou nourrir sa progéniture. Des études ont révélé qu’il peut même passer dix mois dans les airs sans aucune gêne, capable de se nourrir, de s’accoupler et même de dormir en vol !

Si nous avons plaisir à retrouver ces oiseaux à la belle saison, c’est parce qu’ils ont un véritable GPS dans la tête. Ils viennent se reproduire à l’endroit même où ils nichaient les années précédentes. Les hirondelles construisent leurs nids dans les granges, les façades des maisons, les rochers, les falaises ou encore sous les ponts, utilisant principalement de la boue, tandis que les martinets, qui aiment s’infiltrer sous les toits ou dans les anfractuosités des murs, ont recours à toutes sortes de matériaux glanés en vol (plumes, herbes…) qu’ils amalgament avec leur salive.

 

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Une fois les oisillons éclos, ces derniers sont nourris jusqu’à ce que leurs géniteurs décident de repartir vers le sud. À eux d’apprendre alors à voler et à s’alimenter. Les deux espèces se nourrissent exclusivement d’insectes. Adultes, les hirondelles en consomment jusqu’à 10 000 par jour et les martinets, 20 000. Mais avec la dégradation des milieux naturels, le risque de ne plus voir ces oiseaux revenir au printemps est bien réel !

En Isère, grâce aux comptages réalisés depuis 2003 par les bénévoles de la Ligue de protection des oiseaux dans plusieurs territoires (Bièvre-Valloire, Voironnais, Agglomération grenobloise, etc), nous disposons d’un véritable tableau de bord sur les populations d’hirondelles rustiques et de fenêtre venant nicher dans notre département.

Et, bonne nouvelle, il semblerait que les effectifs suivis augmentent depuis 2016-2017 grâce à des « conditions météorologiques chaudes et constantes favorisant la reproduction. » Nous pouvons, nous aussi, contribuer au maintien de ces espèces familières en n’utilisant plus de pesticides, en plantant des haies ou en installant des nids dans nos maisons et bâtiments.

Nous pouvons aussi éviter d’entreprendre des travaux de façade à partir du mois de mars pour les hirondelles et sous les toits de mai à fin septembre pour les martinets.

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