Vaccination : le Département répond présent

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Jean-Pierre Barbier
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Masques, tests, vaccins… que de retard à l’allumage ! Cependant, il n’est plus temps aujourd’hui de polémiquer mais d’agir et d’aider à soutenir la plus grande campagne vaccinale de l’histoire de notre pays.

Le Département de l’Isère est l’un des rares Départements français à avoir fait le choix de conserver une politique de santé publique, ce qui lui permet aujourd’hui de répondre présent et d’épauler l’État et l’Agence régionale de santé dans cette campagne.

Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère, répond à nos questions.

 

Isère Mag : Le Département a mobilisé quatre de ses huit centres de vaccination pour la vaccination anti-Covid-19 dès le début de la campagne pour les publics prioritaires définis par le gouvernement. Pensez-vous avoir été suffisamment réactif ?

Jean-Pierre Barbier : Extrêmement réactif. Nous étions prêts depuis déjà plusieurs semaines et réclamions de faire partie du dispositif. Il ne nous manquait que le feu vert de l’État et de l’Agence régionale de santé (ARS).

Quand le gouvernement a ouvert la vaccination aux aides à domicile et aux personnels soignants de plus de 50 ans ou présentant des risques de comorbidités, puis aux plus de 75 ans et aux personnes vulnérables à haut risque, et qu’il a enfin compris que les collectivités locales étaient incontournables dans cette campagne – nous avons la connaissance du terrain, de ses acteurs, nous avons les relais, le personnel, les locaux aussi –, l’État nous a sollicités.

En un temps record, à la mi-janvier, et je remercie les services départementaux d’avoir relevé ce défi, quatre de nos centres étaient ouverts, une plateforme Internet et un centre d’appels étaient opérationnels pour que les publics prioritaires puissent prendre rendez-vous.

 

I. M. : Alors, aujourd’hui, il est très difficile, pour ne pas dire impossible, d’obtenir un rendez-vous…

J.-P. B. : En quelques heures, tous les créneaux ouverts ont été réservés. Le facteur limitant est le nombre de doses qui nous est attribué par l’État, soit 30 par jour et par centre jusqu’au 5 février.

Ce qui permet de vacciner dans nos quatre centres 120 personnes quotidiennement en complément des autres centres. Nous ne pouvons pas faire plus, et je comprends l’agacement, voire la colère, de celles et ceux qui ont le droit de se faire vacciner, mais qui ne peuvent le faire. Nous espérons, comme elles, de voir si l’ARS sera en capacité de nous attribuer plus de doses à court terme.

Le centre d’appels (04 76 00 31 34 ouvert de 8 h 30 à 12 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30), qui regroupe 30 agents de l’État et du Département, permet de répondre à toutes les questions. Cette forte demande signifie aussi que beaucoup de personnes veulent se faire vacciner. Et c’est une excellente nouvelle.

Le vaccin est le seul moyen aujourd’hui de reprendre progressivement une vie normale, à condition que beaucoup d’entre nous se fassent vacciner. Le vaccin relève de l’intérêt général.

C’est l’expression d’une certaine fraternité. On se protège, mais on protège surtout nos proches, notre famille, nos voisins, nos collègues… On sauve des vies. Rappelons que grâce aux vaccins, la variole, responsable de 300 millions de morts au XXe siècle, a pu être totalement éradiquée.

Dans une épidémie comme celle de la Covid-19, se faire vacciner permet d’alléger la pression sur le système de santé et in fine d’éviter de nombreux décès. Mais aussi de mettre fin aux confinements, déconfinements et aux nombreuses restrictions qui perdurent et sont en train de provoquer la plus grave crise économique et sociale que la France et le monde ont connue depuis la Seconde Guerre mondiale.

Je pense évidemment aux acteurs du tourisme, de la montagne, aux restaurants, aux bars, aux discothèques, à toutes ces activités qui restent fermées depuis des mois et qui sont dans une situation dramatique.

Cette crise est aussi humaine. Je pense aux personnes isolées, aux jeunes, aux étudiants, à celles et ceux aussi qui ont perdu un proche en raison de la Covid-19. Une grande partie de la population souffre directement. Il nous faut pouvoir leur donner des perspectives, une espérance.

 

I. M. : Le Département a également débuté la vaccination dans les résidences autonomie. Comment cela se passe-t-il ?

J.-P. B. : Très bien jusqu’ici. Les personnes âgées sont très heureuses de nous recevoir. Là aussi, nous avons proposé à l’ARS de prendre en charge les vaccinations. Une trentaine, soit la moitié des résidences iséroises, nous ont sollicités, et depuis la deuxième quinzaine de janvier, plusieurs équipes mobiles, constituées d’un médecin, d’une infirmière et d’une personne chargée de la partie administrative, se rendent dans les différentes résidences autonomie.

D’ici peu, nous aurons ainsi vacciné plus de 700 personnes âgées. Et je tiens à le préciser : nous n’oublions évidemment pas les plus de 75 ans qui ne peuvent se déplacer. Nous sommes d’ores et déjà en train d’organiser, en lien avec l’ARS, des équipes pour se rendre à leur domicile.

 

I. M. : En conclusion ?

J.-P. B. : Le vaccin est la seule façon de revenir à une vie normale, de retrouver du lien social, de remettre sur pied notre économie pour réduire la pauvreté qui commence à monter, pour rouvrir nos lieux culturels, nos lieux de vie, nos portes.

J’espère qu’ensemble, le plus rapidement possible, même s’il nous faudra encore être patient, nous parviendrons à ce que cette pandémie ne soit plus qu’un mauvais souvenir.

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Vaccination : Deux siècles de recherches

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Jean-Pierre Barbier
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