- Nature
À l’inverse des « bétons verts », les haies champêtres composées d’essences locales sont pleines de charme et de vie, avec des fleurs, des fruits et des couleurs changeant au fil des saisons. Oiseaux, insectes et petits mammifères viennent y trouver refuge et nourriture.
De forme naturelle, la haie champêtre apporte un style authentique et bucolique au jardin.
Contrairement aux haies de thuyas ou de cyprès qui restent vertes et monotones toute l’année, les haies champêtres possèdent de nombreux atouts en faveur de la faune et de la diversité paysagère. Privilégier les essences végétales locales, c’est lutter contre l’uniformatisation, tout en protégeant la nature. Cornouiller sanguin, sorbier des oiseleurs, arbousier, érable champêtre, aubépine, noisetier…
En Isère, il existe une grande variété d’espèces, qui permettent de composer une haie variée et personnalisée. Une belle haie qui évolue au fil des saisons, par sa floraison, ses fruits et ses feuilles, dont la plupart changent de teinte à l’automne. Elle participe ainsi à la biodiversité locale, en offrant abri et nourriture aux oiseaux, petits mammifères et insectes, notamment aux pollinisateurs (essences mellifères).
Les fleurs odorantes du chèvrefeuille, par exemple, sont une source de nectar pour les abeilles, tandis que la viorne obier produit des baies et se colore de rouge à l’automne.
Des haies aux mille vertus
Agréable à regarder, la haie champêtre constitue un plaisir esthétique au quotidien pour les propriétaires. C’est aussi un moyen de valoriser leur maison en apportant du cachet à leur terrain.
Pour les adeptes du jardinage, la haie a souvent le rôle utile de « brise-vent » : elle protège le jardin du vent froid préjudiciable aux cultures et restitue de la chaleur la nuit, limitant les gelées. Les branches peuvent servir en broyat pour faire du compost ou du paillage de qualité, ce qui limite les apports en déchetterie. Les essences locales, adaptées à l’environnement isérois, sont peu fragiles et peu exigeantes en matière de sol ou d’exposition.
De plus, une haie champêtre « libre » nécessite peu d’entretien. Diverses espèces (prunellier, sureau noir, aubépine, poirier sauvage…) produisent des fleurs, feuilles ou fruits comestibles permettant de fabriquer confitures, gelées, sirops ou liqueur. Et certaines ont aussi des propriétés médicinales pouvant être utilisées en phytothérapie.
La période idéale pour planter sa haie se situe entre mi-octobre et mi-décembre ou entre mi-mars et fin avril (c’est le moment d’y penser). Pour réaliser une belle haie, il faut associer différentes espèces locales d’arbres et d’arbustes. Il est possible de mélanger des espèces à feuilles persistantes et caduques. Les persistants ne perdent jamais leurs feuilles et, à l’inverse, les caducs les perdent en hiver, mais leur teinte varie avec les saisons. Certains arbustes ont un feuillage dit « marcescent », c’est-à-dire que leurs feuilles se flétrissent sans tomber avant le printemps suivant.
Plus d’infos sur biodiversite.isere.fr
Repères
Où trouver des essences locales en Isère ?
- Dans certaines pépinières ou jardineries spécialisées.
- Auprès des Nouveaux Jardins de la solidarité, à Moirans. Contact : 04 76 35 01 69
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Le cornouiller sanguin arbore de belles feuilles pourpres en automne et des rameaux rougeâtres l’hiver. Il donne aussi de petits fruits de couleur violette en septembre.Adobe Stock
Très esthétiques, les fruits du fusain d’Europe forment de petites capsules rose vif surnommées « bonnets d’évêque ».Adobe Stock
Le noisetier est très apprécié des oiseaux et des petits mammifères, comme les écureuils, qui se nourrissent de ses noisettes.Adobe Stock
Le sorbier des oiseleurs porte bien son nom : il produit de jolis fruits orange, dont les oiseaux sont friands.Adobe Stock
Les fruits du sureau noir forment de petites billes noires, à maturité en août-septembre. Les fleurs, très parfumées, attirent les insectes. Comestibles comme les fruits, elles peuvent être utilisées notamment pour faire de la gelée ou du sirop.Adobe Stock
Très décoratif, la viorne obier produit des fleurs blanches, puis des baies rouges. En automne, ses feuilles rougissent. Garde-manger des oiseaux notamment, c’est une source de nourriture importante pour la faune en hiver.