Itinéraire roman en pays Vizillois

Chapelle Saint-Firmin-notre-dame-de-mésage
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Chapô

À Notre-Dame-de-Mésage et à Vizille, trois édifices religieux, classés au titre des Monuments historiques nous conduisent sur la route qui, au Moyen-Âge, menait les pèlerins à Rome et à Jérusalem. Un patrimoine remarquable à découvrir…

De la route qui relie Grenoble à Gap, on ne la voit pas. Blottie dans la forêt à flanc de montagne, l’église Sainte-Marie de Notre-Dame-de-Mésage fut pourtant autrefois une étape spirituelle incontournable. Édifié sur un lieu tellurique reconnu, le bâtiment, considéré comme l’un des premiers témoins de l’art roman en Isère, daterait de l’Empire carolingien.

À l’époque, le village de Notre-Dame-de-Mésage était situé entre deux routes – d’où le nom « mésage », signifiant milieu – qui reliaient Grenoble au col de Montgenèvre ; passage obligé pour les pèlerins se rendant à Rome ou à Jérusalem. Tout au long du parcours, des sanctuaires et des lieux de prière ont été construits, dont l’église Sainte-Marie.

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Cette paroissiale se trouve sur un étroit replat à proximité d’un vieux cimetière et non loin de la mairie, où l’on peut retirer les clés. Sa principale originalité, unique en France, réside en sa tour-clocher qui, à l’instar de la tour de Pise, s’incline dangereusement vers l’est.

À l’intérieur se dévoile l’abside primitive avec ses arcatures aveugles scandées par des colonnes et des chapiteaux taillés dans l’albâtre : un matériau provenant d’une carrière exploitée sur le territoire qui servit à réaliser les tombeaux de grands princes et seigneurs, dont en partie celui du connétable de Lesdiguières et de Napoléon Ier.

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La commanderie des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem

En retournant vers le centre du village, vous découvrirez la chapelle Saint-Firmin. Parfait exemple de l’architecture romane de montagne, cet autre trésor du pays vizillois, daté du dernier quart du XIIe siècle, est resté quasiment intact. Il est l’un des derniers vestiges d’un ensemble plus important, composé d’un dortoir, d’un réfectoire et d’une infirmerie qui constituait jadis l’hôpital de Vizille, c’est-à-dire l’ancienne commanderie des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem puis de l’ordre de Malte.

Il servait de gîte d’étape aux pèlerins et aux croisés. Dressée sur une butte surplombant la vallée de la Romanche, cette petite chapelle arbore une harmonieuse silhouette et possède quelques curiosités, parmi lesquelles de singulières sculptures sur son clocher, représentant des figures énigmatiques : un cavalier, un évêque et…un bateau.

 

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Le plus beau portail roman du Dauphiné

L’autre étape importante pour les voyageurs qui se dirigeaient vers l’Italie ou la Terre sainte était l’église prieurale Sainte-Marie, dont les vestiges se trouvent dans le cimetière de Vizille. Les premières traces de cet édifice remontent au VIIIe siècle. Il a été entièrement reconstruit au XIIIe siècle.

N’en subsiste aujourd’hui que son portail roman, vraisemblablement l’œuvre de grands artistes venant de Provence. C’est la partie la plus remarquable de ce prieuré. Le linteau, malheureusement mutilé par les protestants durant les guerres de Religion, représente la Cène, le dernier repas du Christ avec ses apôtres.

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