Prendre de la hauteur…

Depuis le plateau des Petites-Roches, la vue offre une perspective unique sur la chaîne de Belledonne et la vallée du Grésivaudan.
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Avec la déconstruction des sanatoriums, la carte postale du plateau des Petites-Roches a bien changé. Administrativement uni, bien équipé, ce territoire, situé à 1 000 mètres d’altitude et au relief inédit, mise sur un tourisme doux et authentique.

Depuis le 1er janvier 2019, les villages de Saint-Pancrasse, Saint-Hilaire et Saint-Bernard ont fusionné pour devenir une seule entité, la commune de Plateau-des-Petites-Roches, forte de 2 500 habitants. Des résidents très attachés à leur cadre de vie qui, il est vrai, ne manque ni de charme ni de confort. “Ici, c’est un vrai petit paradis, aiment-ils à dire. On a tout : commerces, cabinet médical, équipements culturels, sportifs, services publics, et cette nature préservée à portée de main.”

Pourtant, il y a une dizaine d’années, avec la fermeture des établissements de soins et de rééducation qui faisaient vivre le plateau, l’optimisme n’était guère de mise – les sanatoriums employaient alors près d’un millier de personnes et ouvraient leurs équipements à la population. Avec leur démolition, exit gymnase, piscine et cinéma.

“Nous avons dû tout réinventer, explique la maire, Dominique Clouzeau. Mais les projets portés par les habitants et les associations n’ont pas manqué de fleurir comme la création de l’espace culturel Saint-Benoît qui regroupe une école de musique, de danse et de théâtre ainsi qu’une salle de spectacle ou celle du Magasin général. À part la piscine, nous avons retrouvé pratiquement tous nos équipements d’autrefois.”

Pour le plus grand plaisir des résidents mais aussi des cyclistes, parapentistes, randonneurs et autres amateurs de glisse qui viennent ici prendre de la hauteur.

 

À voir, à faire, à contempler…

Pour accueillir les visiteurs en été comme en hiver, le plateau des Petites-Roches compte de nombreux gîtes, meublés et chambres d’hôtes mais aussi un camping, six cafés-restaurants et deux espaces multisports à Saint-Hilaire et au col de Marcieu.“Ces stations sont nées grâce aux Jeux olympiques de Grenoble, se souvient Georges Chemin, propriétaire du restaurant La Renardière. Il fallait bien réemployer le matériel disponible. On a installé quelques préfabriqués en bas de prés et investi dans des téléskis.” Depuis, les deux domaines se partagent une large palette d’activités en hiver : skis alpin et nordique, randonnées en raquettes, luge, tubing…

Mais ce qui fait aussi la particularité du plateau, c’est son relief. Si l’on en croit la légende, c’est le géant Gargantua qui aurait façonné ce territoire de 37 km2 lors de sa traversée des Alpes. Fatigué, il se serait assis sur la montagne, affaissant celle-ci sous son poids. Résultat : le plateau ressemble depuis à une sorte de banc public, avec, d’un côté, ce vide abyssal qui attire les libéristes du monde entier et est à l’origine de la célèbre Coupe Icare, et de l’autre, ces impressionnantes falaises qui bordent la réserve naturelle des Hauts de Chartreuse, déjà arpentées par l’homme il y a dix mille ans.

À la belle saison, deux heures de marche permettent d’atteindre depuis le col de Marcieu le site de l’Aulp du Seuil où jadis des hommes avaient aménagé des abris de chasse. En prime, vous découvrirez un panorama époustouflant sur la chaîne de Belledonne et le mont-Blanc. Dans le même esprit contemplatif mais à 15 minutes de marche seulement, le belvédère du bec Margain, situé à proximité du camping des Petites-Roches, offre une vue imprenable sur l’agglomération grenobloise, les massifs de l’Isère et bien au-delà.

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Que reste-t-il des sanatoriums ?

Bâtis dans les années 1920-1930 pour accueillir des malades atteints de tuberculose, les établissements de cure du plateau des Petites-Roches ont définitivement fermé en 2008, trop exposés aux avalanches et aux chutes de blocs.

 

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Ils ont été déconstruits et les terrains revégétalisés par l’Office national des forêts. Il subsiste toutefois quelques vestiges (bassin, fontaine…) et des pierriers, résidus de concassage des matériaux. Un funiculaire, toujours en service, a été créé dès 1920 pour acheminer les matériaux nécessaires à leur construction.

 

© Musée dauphinois & Richard Juillet

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