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Discret comme un bateau filant sur l’eau, l’aviron fait partie du paysage isérois depuis 1893. Été comme hiver, 600 licenciés rament sur les rivières et les lacs du département, à la recherche de performances mais aussi de sensations et de convivialité.
Entre Grenoble, La Sône, les lacs de Paladru et de Laffrey, l’Isère offre un terrain de jeu idéal pour la pratique de l’aviron en toute saison.
“Aller sur l’eau, c’est moins intuitif que de taper dans un ballon, mais une fois sur le bateau, la magie de la glisse opère !” Figure grenobloise de l’aviron, Alain Waché, président du Comité départemental, s’est donné pour mission “d’emmener les gens vers la rivière”.
Forte de six clubs, répartis entre Grenoble, La Sône, les lacs de Paladru et de Laffrey, l’Isère offre un terrain de jeu idéal et toute saison. Les longs bateaux effilés y glissent en effet toute l’année, sauf sur les rivières lors des crues (en mai-juin généralement).
Après une initiation, on part vite seul à l’aventure sur un bateau large, à la recherche de l’équilibre et du bon geste. “Bien placer les rames et bien pousser, c’est un peu du tricot au début, reconnaît Alain Waché. Mais on apprend vite !”
Les néophytes peuvent d’abord pratiquer à plusieurs, souvent avec un moniteur à la barre, qui leur donne les instructions de face (les rameurs, chacun assis sur un siège roulant, regardent vers l’arrière) et dirige l’embarcation, car lui seul voit où elle se dirige. Mais la diversité des embarcations et des motivations permet d’apprendre à son rythme. “Certains sont là juste pour leur forme physique et naviguent seuls, d’autres viennent pour faire du sport en groupe”, poursuit-il.
Un sport complet à tout âge
“J’étais à la recherche d’un sport complet et j’avais envie de prendre l’air, explique ainsi Nathalie, 42 ans, qui s’est inscrite à l’Aviron grenoblois, club historique, créé en 1893, qui dispose de deux bases, à l’Île-Verte et au pont d’Oxford. J’ai eu rapidement des sensations agréables de glisse et me suis bien défoulée, avec quelques courbatures à la clé !”
Après seulement sept séances, elle espère passer rapidement au skiff, l’embarcation-reine de la discipline. Plus fin et plus instable, il permet, à condition de bien s’équilibrer avec les « pelles » (les rames), de littéralement fendre l’eau. À condition de mesurer plus de 1,50 mètre et de savoir nager, l’aviron s’apprend à tous les âges. Une grande place est faite aux jeunes dans les clubs. “Une vraie école de la vie, avec des entraîneurs motivants pour les enfants”, apprécie Nathalie, dont la fille de 14 ans pratique aussi la discipline.
Parmi eux, nombreux viendront sans doute grossir les rangs des champions isérois, comme Laura Tarantola, championne du monde de skiff en 2018 et sélectionnée pour les prochains Jeux olympiques de Tokyo. “S’entraîner tous les jours permet de vivre des aventures extraordinaires en compétition et d’atteindre des vitesses inimaginables ! explique le Grenoblois Lino Rebillard, 18 ans, qui dispute le Championnat de France en senior. L’intérêt, c’est d’en faire à plusieurs, car plus il y a de rameurs, plus il y a de sensations.”
Et d’égrener les différentes possibilités offertes par la discipline : à deux, à quatre, à huit, « en couple » (deux pelles par rameurs) ou en pointe (une pelle chacun). Mais même seul et en amateur, prendre un bol d’oxygène sur le Drac ou l’Isère permet de faire des rencontres inoubliables : “J’ai déjà croisé des cygnes, des canards et même une tortue !”, s’exclame Nathalie.