L’Isère à cheval

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Avec 180 clubs et centres équestres, l’équitation est le troisième sport le plus pratiqué en Isère et le premier sport de nature en nombre de licenciés. Une filière dynamique et créatrice d’emplois.

Sylvie Lély, créatrice du Haras des chuchoteurs, à Sassenage, élève trente chevaux lusitaniens.
 

La filière équine est l’une des plus puissantes de France, une référence mondiale qui rapporte 1 milliard de chiffre d’affaires annuel. C’est aussi un sport de loisir très populaire, accessible en Isère, de la crèche (baby-poney) à l’Ehpad, qui se pratique en manège ou en pleine nature, à la journée ou au long cours. “Notre département dispose d’un réseau de gîtes équestres parmi les plus denses de France, avec des kilomètres de sentiers balisés, entre plaine et montagne”, se félicite Marie-Noëlle Ode, directrice d’Isère Cheval vert.

L’association, qui fédère 80 professionnels, dont une quarantaine en hébergement touristique, organise de nombreux événements et milite depuis plusieurs décennies pour l’ouvrir aux personnes en situation de handicap – une cinquantaine de centres équestres isérois sont aujourd’hui adaptés, avec le soutien du Département.


Western, hunter (saut d’obstacles), dressage, voltige ou techniques de randonnée équestre de compétition (Trec)… La palette des disciplines proposées en Isère est vaste. Cyril Cœur, président du comité départemental d’équitation, précise que ce sport est aussi le tout premier sport féminin, avec 75 % de licenciées. Et que la pratique s’est beaucoup démocratisée, loin de son image élitiste. “L’heure de cours est à 15 euros en moyenne et la licence en loisir coûte de 25 à 36 euros, précise Marie-Noëlle Ode. Cela devient plus onéreux si on fait de la compétition, qui concerne un quart des pratiquants.”

 

Une filière créatrice d’emplois

Maréchal-ferrant, sellier, palefrenier-soigneur, directeur de centre équestre, étalonnier, moniteur, éleveur ou vétérinaire… la filière est pourvoyeuse d’emplois dans une quarantaine de métiers différents. Pour une majorité de professionnels, la vocation est née d’une histoire d’amour avec l’animal. 

Sylvie Lély, créatrice du Haras des chuchoteurs de la plaine, à Sassenage, a eu un coup de cœur pour les chevaux lusitaniens, des chevaux de selle très utilisés dans la tauromachie au Portugal : “Leur beauté et leur majesté naturelle en ont fait longtemps la monture favorite des rois !” Partie avec trois juments en 2020 – le minimum pour avoir le statut d’exploitant agricole –, elle élève aujourd’hui 30 chevaux, dont un étalon né au haras, et accueille une quinzaine de pensionnaires. “La relation à l’animal est primordiale. Le cheval est un miroir de l’humain. Il ressent l’émotion dans la voix. Je passe du temps à marcher et à communiquer avec mes poulains.” Les vertus thérapeutiques du cheval et de l’équithérapie sont d’ailleurs de plus en plus reconnues. 

 

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En Isère, 75 éleveurs-naisseurs (qui font naître des poulains) – la moitié travaille avec les chevaux de trait, l’autre avec les chevaux de selle et les poneys – s’attachent à perpétuer le cheptel et les races au sein du Syndicat d’élevage du cheval en Dauphiné. Pour son président, Roger Roux-Fouillet, lui-même éleveur de chevaux de trait comtois, le bien-être animal est une priorité. “Aujourd’hui, les chevaux ne sont plus attachés. Nous préconisons des bâtiments bien aérés et lumineux, veillons à la présence d’un système de récupération d’eau sur les terrains, pour les périodes sèches.” 

Il y a deux ans, le Groupement de défense sanitaire du cheptel (GDS) de l’Isère a aussi été le premier de France à se doter d’une section équine. Il assure actuellement le suivi de 600 chevaux, appartenant à 130 propriétaires. 
 

Et pour améliorer le confort des chevaux, des Isérois innovent : Stéphanie et Sébastien Saunier, fondateurs de Safe HP, à Septème, ont mis au point des semelles en plastique (bientôt recyclable) plus souples que les fers classiques. Trois mille cavaliers, parmi lesquels un membre de l’équipe de France de dressage pressenti pour les JO de Paris, les ont déjà adoptées
 

La filière "cheval" en Isère

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