Le « made in Isère » redevient à la mode

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Paraboot
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Il est loin, le temps où des maisons iséroises, comme Lou, Valisère, Karting ou Lola, employaient des milliers de salariés dans la région. Après les délocalisations massives du textile dans les années 1980, la fabrication iséroise opère un retour en force sur les marchés du luxe ou du sportswear.

Moncler, célèbre fabrique de doudounes native de Monestier-de-Clermont, a traversé définitivement les Alpes en 2003 pour devenir la troisième marque de luxe italienne. Elle revendique pourtant toujours ses origines iséroises, comme en témoigne sa ligne « Moncler-Grenoble ». 

Entre le retour en force du « made in France » comme gage d’excellence, la volonté de réduire l’empreinte carbone du deuxième secteur le plus polluant au monde et la tendance du sportwear chic, les fabricants isérois ont des cartes à jouer. À preuve, le succès de Paraboot et de sa chaussure Michaël, indémodable depuis… 1945. 

L’entreprise d’Izeaux a dû se doter d’un outil de production plus performant à Saint-Jean-de-Moirans et recruter une quinzaine de collaborateurs supplémentaires pour pouvoir répondre à la demande, de Paris à Tokyo. 

 

Savoir-faire historiques et innovation

Riche de ses savoir-faire historiques reconnus dans le travail de la soie et du cuir, l’Isère a vu aussi Hermès, grand nom du luxe tricolore, renforcer son implantation. 

Présent depuis 1945 en Nord-Isère via l’imprimeur textile berjallien Marcel Gandit, le fleuron du groupe LVMH emploie aujourd’hui 460 personnes dans ses deux maroquineries, aux Abrets-en-Dauphiné et à Fitilieu. Depuis la rentrée 2021, le célèbre sellier a même créé sa propre école avec une trentaine d’apprentis. 

Côté soie, il a aussi fortement développé sa collaboration avec le groupe Perrin au Grand-Lemps, fournisseur d’Hermès depuis 1958. Chargée de confectionner les fameux carrés Hermès, sa filiale Alpasoie, à Apprieu, a investi en 2022 dans un nouvel atelier de 2 000 m2 employant déjà une centaine de salariées.

Non loin de là, à Pont-Evêque, Carasoie (ex-Handysoie), racheté en 2022 par Robin Avenel, a su aussi se positionner auprès des plus prestigieuses maisons de couture. Après avoir fait passer ses effectifs de 26 à 105 salariés en quelques mois, le confectionneur ouvre encore une quarantaine de postes à des personnes non qualifiées, qui bénéficieront d’une formation maison.

 

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Luxe et outdoor

La jeune entreprise FST Handwear capitalise elle aussi sur un savoir-faire historique dans la ganterie. Depuis 2008, elle a remis cet accessoire au goût du jour avec des gants en microfibre ou en laine aux imprimés exclusifs et hauts en couleur. 

Une gamme de foulards, écharpes de cachemire et soie, mais aussi des chaussettes, des parapluies et des éventails (toujours « made in France ») complètent désormais le chiffre d’affaires annuel.

Une large gamme de couleurs, de belles matières et des modèles durables « made in Vinay » : c’est également avec ces atouts qu’Éric Maydew et Vincent Chevillot ont relancé la production de tongs en cuir sous la marque Couleurs Tong en 2021, vingt ans après avoir créé Bishoes. Revendue à Lafuma en 2005, la marque alors florissante avait été délocalisée en Asie avant de disparaître.

Benoît Laval, PDG de Raidlight, pionnier des chaussures et vêtements de trail, a rapatrié quant à lui une partie de sa production à Saint-Pierre-de-Chartreuse (après avoir vendu puis racheté sa propre marque à Rossignol) : “Grâce à un gros travail sur les process industriels, les sacs à dos et maillots de trail écoconçus fabriqués en Chartreuse en petites séries sont aussi compétitifs que s’ils étaient produits en Asie”, affirme l’industriel. Ils représentent aujourd’hui 20 % de ses ventes. Avec l’engouement pour les activités outdoor, le secteur attire plus que jamais.

Avec sa gamme Apparel (fabriquée à 80 % en Europe), Rossignol, le numéro un mondial du ski, jouant sur son image de technicité, réalise déjà 25 % de son chiffre d’affaires dans le textile.

Ouates recyclées, nouveaux matériaux polyvalents, approvisionnements au plus proche : la fibre environnementale inspire d’ailleurs toute une vague de créateurs audacieux, comme Alexandre Marques, un ingénieur grenoblois passionné de trail (fondateur de Caprin), ou Gregory Delamarre qui mise sur des modèles sans couture et réparables (Inspyrations).


La filière mode et habillement en Isère

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Inspyrations : des vêtements de haute performance… pour la vie

Des vestes techniques et polyvalentes multicouches au design intemporel, aptes à affronter aussi bien le grand froid que la haute mer sans déparer en ville. Des leggins indémaillables et indéformables que l’on peut conserver à vie... 

Avec sa marque Inspyrations, Grégory Delamarre (ex-Rossignol et Go Sport) prend le contre-pied du modèle actuel de la fast-fashion en proposant des vêtements durables et réparables sans aucune couture et 100 % « made in Auvergne-Rhône-Alpes » : “Nous utilisons la technique du thermocollage exclusive développée par Philippe Joffard, fondateur de Toptex Cube (ex patron de Lafuma).L’avantage, c’est de pouvoir démonter, transformer et réparer le vêtement de façon indéfinie, la matière n’étant pas fragilisée par le fil de couture. 

Tout est fait en circuit court : le design est créé en Isère, entre Villard-de-Lans et Voiron, et la fabrication se fait à Claveyson, dans la Drôme, un atelier à taille humaine de 65 salariés.”

Pour Grégory, il y a urgence à se préoccuper de l’impact environnemental et social de la mode et d’appliquer au vêtement l’art japonais du Kintsugi. 

“Au Japon, si une céramique est cassée, on la restaure en profitant de la réparation pour l’embellir. De même, une veste déchirée peut être transformée et personnalisée sans perdre ses qualités esthétiques ni ses performances.” 

Les vêtements Inspyrations sont en vente au Vieux-Campeur et sur son site Internet.


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Caprin : des vêtements pour courir et pédaler au naturel

Pour Alexandre Marques, passionné de trail et de montagne, les vêtements techniques doivent être non seulement légers et respirants… mais devenir une seconde peau, avec des matières recyclées ou d’origine naturelle.

Faute de trouver des tenues fabriquées en France et adaptées à ses besoins, ce Grenoblois a créé une marque de shorts et de maillots éco-responsables. Hommage aux bouquetins et chamois emblématiques de nos montagnes, Caprin propose une vingtaine de références dont un maillot cargo multipoches pour courir et pédaler sans sac ni ceinture ! 

La jeune entreprise emploie aujourd’hui neuf collaborateurs entre Grenoble et Albertville (où se trouve l’atelier de fabrication.) 

Plus d'infos : caprin-sport.com


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WAVI : des sweats et T-shirts écoresponsables

Lancée en 2022 à Saint-Georges-de-Commiers, la jeune marque créée par Alicia et Loris Mantello (sœur et frère) veut sensibiliser les jeunes à l’impact de la mode sur l’environnement avec des T-shirts et des sweat-shirts en chanvre ou coton bio − des matières naturelles et sans teinture chimique tissées dans la région Auvergne-Rhône-Alpes − qui se portent hiver comme été.

Les coupes sont « oversize » pour le confort et les broderies et flocages raffinés sont réalisés dans un petit atelier de Saint-Egrève. Les étiquettes NFT ajoutent la petite touche « techno » tout en assurant la traçabilité de la fabrication. 

En vente sur : w-a-v-i.com

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FST Handwear : le chic jusqu’au bout des doigts

Une cinquantaine de nouveaux imprimés tous plus chic et glamour les uns que les autres à chaque saison et des matières chatoyantes (microfibre, laine ou soie…) : difficile de résister à l’envie de s’offrir une nouvelle paire de gants ou une étole, sous la griffe FST-Handwear !

En quinze ans, Benjamin Cuier et Philippe Larguèze, cofondateurs de la marque grenobloise, ont su remettre au goût du jour cet accessoire autrefois indispensable qui fit la renommée mondiale de Grenoble des siècles durant, en jouant la carte artistique et créative. Et celle d’une mode éthique et malgré tout abordable : “Les matières premières, l’impression, la confection, tout est fait dans la région” , s’enorgueillissent les créateurs.

Poursuivant son développement aux quatre saisons avec la même philosophie, la petite entreprise (deux salariés) a lancé dernièrement une ligne de parapluies hauts en couleur… et d’irrésistibles éventails japonisants contre les coups de chaud ! En vente chez 250 détaillants en France.


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Nilau : des sacs en cuir d’autruche 100 % isérois

Le cuir d’autruche, reconnaissable à ses petits picots et à son perlé très esthétique, est très recherché par les grandes maisons de luxe. Marie Veyron connait bien ce volatile géant venu d’Afrique du Sud : elle a grandi au sein de la ferme familiale à Sardieu, où ses parents élèvent quatre-vingts autruches.

Après un stage en maroquinerie dans le cadre de ses études de commerce, en 2021, la jeune femme a décidé de créer sa propre marque pour une production locale en circuits courts, dans le respect de l’animal : “Les peaux sont travaillées dans le Cantal, chez le seul tanneur de France qui maîtrise ce savoir-faire très délicat. Et la fabrication est faite à quelques kilomètres de l’exploitation, dans l’atelier artisanal de Pricilla Martin. Ce qui permet de proposer une ligne de sacs 100 % made in France au prix le plus juste”, explique Marie.

Nilau propose également des sacs à main en cuir de saumon issu de l’industrie agroalimentaire, sélectionné selon la même philosophie. En lin et peau ou tout cuir, ses sacs se déclinent en quatre modèles et six couleurs, dont un vanity (son best-seller !) et depuis ce printemps, un cabas.

Ils sont garantis à vie et peuvent se transmettre de mère en fille : la peau d’autruche est un matériau précieux et ultra résistant. Marie Veyron produit une cinquantaine de pièces par an, en vente principalement sur l’exploitation et dans quelques boutiques, en France et à l’étranger − dont la maroquinerie Passion, à La Côte Saint-André. 

Plus d'infos : nilau-paris.com

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