Un abattoir au service des éleveurs locaux

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Symaa - Salle de découpe Fontanil
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L’abattoir de Grenoble a inauguré sa nouvelle salle de découpe. Objectif : offrir aux professionnels de l’élevage et de la boucherie des services sur mesure.

C’est un lieu méconnu du grand public mais indispensable à l’agriculture locale. L’abattoir de Grenoble, au Fontanil-Cornillon, qui a inauguré le 5 octobre dernier sa nouvelle salle de découpe, est un des trois sites du département où les éleveurs peuvent faire abattre leurs bêtes. 

“La plupart des professionnels viennent ici par souci de proximité. Cela limite le transport des animaux et participe à leur bien-être avant l’abattage”, explique Jean Papadopulo, vice-président du Département délégué au laboratoire départemental et à la santé animale, et membre du Syndicat mixte Alpes Abattage (Symaa) qui gère l’abattoir de Grenoble. 

 

Une découpe à la carte

Avec cette nouvelle salle de découpe, l’équipement public, qui possède les agréments AB et Hallal, se distingue de ses concurrents par des prestations très attendues de la profession. 

“Cette salle est la deuxième jambe de l’abattoir, explique Éric Rochas, éleveur à Méaudre et président-directeur général de l’Abag, l’entreprise qui exploite le site par délégation de service public. Nous pouvons désormais offrir des prestations de service à la carte pour nos clients, éleveurs, chevillards et bouchers, qui viennent chercher leur matière première prédécoupée. 

On s’adapte également à leur demande en ne faisant certains jours que du porc, du bœuf ou de l’agneau, par exemple, mais aussi en découpant les bêtes en quartiers ou directement en pièces plus fines s’ils le souhaitent. Nous leur proposons même de conditionner la viande en parts individuelles ou en saucisses grâce à notre salle de transformation de charcuterie.”

Le nouvel équipement, qui fonctionne cinq jours sur sept, offre aux 8 salariés qui y officient (sur les 25 que compte l’Abag) un confort de travail certain : 750 m2 de surface, à proximité de la salle d’abattage pour une circulation optimale, une chaîne de conditionnement automatisée et des espaces de travail modernes et fonctionnels auxquels s’ajoutent une zone de mise en quartier, une salle de transformation, quatre chambres froides, des espaces de stockage, des vestiaires et, enfin, une salle de formation des apprentis bouchers.

 

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Le président du Département, Jean-Pierre Barbier, le président de Grenoble Alpes Métropole, Christophe Ferrari, et le vice-président du Département délégué au laboratoire départemental et à la santé animale, Jean Papadopulo, lors de l’inauguration de la nouvelle salle de découpe de l’abattoir du Fontanil-Cornillon.
 

Favoriser les circuits courts

Des espaces repensés et constamment améliorés depuis les années 2010, quand le Symaa a massivement investi pour sauver l’abattoir, “alors vétuste et surdimensionné face à la baisse de la consommation de viande”, précise Jean Papadopulo. 

Le Symaa, qui supporte l’ensemble des investissements, a d’abord modernisé les chaînes d’abattage avant d’ouvrir cette salle de découpe (1,2 million d’euros d’investissement) pour doper l’attractivité auprès des éleveurs. Et d’autres travaux vont suivre, notamment pour le bien-être animal et l’ergonomie des postes de travail des salariés.

Lors de son inauguration, le président du Département, Jean-Pierre Barbier, a rappelé que “maintenir les abattoirs publics, c’est faire le choix d’investir en faveur des circuits courts, c’est soutenir les petits éleveurs comme les gros, c’est soutenir notre campagne, notre ruralité, nos paysages qui font notre identité”.

 

©M.Philip

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Le Symaa : un outil de proximité

L’abattoir de Grenoble est la propriété du Syndicat mixte Alpes Abattage (Symaa) qui œuvre pour une agriculture locale et de qualité. Il est composé du Département de l’Isère (majoritaire à hauteur de 51%), de Grenoble Alpes Métropole et des communautés des communes du Grésivaudan, du Pays voironnais et du Massif du Vercors. 

L’abattoir compte actuellement 600 clients environ. Plus de 86 % des animaux abattus sont élevés en Isère et 90 % des carcasses sont vendues par les clients de l’Abag en circuits de proximité.

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