- Territoires
Près de Crémieu sa voisine, la cité de Saint-Chef, moins connue que Saint-Antoine-l’Abbaye, recèle des trésors médiévaux et abbatiaux. Dynamisation du centre-bourg, recyclage de pointe et viticulture animent son actualité.
Au début de l’année, Saint-Chef s’est vu attribuer le label « Petites Cités de caractère » en écho au prix « Mon beau village de l’Isère » obtenu quelques mois auparavant.
Ces distinctions sont la reconnaissance d’un patrimoine singulier autour de joyaux d’art roman et de personnages illustres qui ont marqué la ville : le comédien Louis Seigner, chef d’une lignée de grandes actrices, dont Mathilde Seigner, et l’auteur Frédéric Dard, père de San-Antonio.
Un village multiple
Commune des Balcons du Dauphiné, Saint-Chef occupe un vaste secteur en bordure de l’Isle-Crémieu. Ce territoire calcaire et vallonné, où alternent bois de châtaigniers, étangs et plateaux propices à la vigne, se distingue par ses hameaux éloignés aux vastes fermes dauphinoises en pisé.
Le bourg lui-même compte deux centres : l’un commercial, scolaire et sportif au carrefour des Môles ; l’autre historique, culturel et artistique avec ses demeures médiévales autour de l’église abbatiale.
Un circuit historique grimpe jusqu’au domaine du château Teyssier de Savy, bijou du XVe siècle qui accueille des séminaires et des événements. Complétant le sentier entre Trieux et le bourg, une voie verte relie le hameau d’Arcisse au quartier des Môles. À terme, l’ensemble de la commune sera maillé puis connecté à la ViaRhôna.
Des composantes originales
Terre exploitée très tôt par les moines, Saint-Chef reste une commune viticole d’appellation IGP Balmes dauphinoises.
L'entreprise MTB, leader mondial dans le domaine du recyclage des déchets industriels.
Dans un autre registre, la commune abrite l’entreprise MTB, leader mondial en plein essor dans le domaine du recyclage des déchets industriels, tout à la fois société de recyclage et créatrice de machines livrées dans le monde entier.
Côté sport, Saint-Chef accueille le rassemblement de joueurs de boules lyonnaises le plus important de France : Les Trois Glorieuses d’octobre. Et côté culture, son rendez-vous annuel, le festival de polars Sang pour sang, rassemble 35 auteurs et 1 500 festivaliers.
Pour ces deux événements, des dizaines de bénévoles s’impliquent, soucieux de l’animation de leur ville.
©Noak
Repères
- 75 km de Grenoble, 12 km de Bourgoin-Jallieu
- 3 800 habitants
- 500 : année de la fondation de l’abbaye autour de laquelle la cité se développe
- 1903 naissance de Louis Seigner à Arcisse, hameau de Saint-Chef, futur sociétaire de la Comédie-Française
- 295 entreprises (dont 55 % de services et commerces)
- 834 emplois
- 600 élèves au collège Frédéric-Dard
- 231 élèves en primaire, dont 145 au groupe scolaire Louis-Seigner et 86 au bourg, s’ajoutent 122 enfants en maternelle
- 1 024 joueurs de boules et 130 bénévoles de La Boule rupéenne pour les Trois Glorieuses d’octobre
Zoom
Le Département et le canton de Bourgoin-Jallieu
Mireille Blanc-Voutier et Vincent Chriqui, maire de Bourgoin-Jallieu sont les conseillers départementaux du canton de Bourgoin-Jallieu qui compte 14 communes et près de 52 000 habitants.
Le canton présente le double avantage d’être proche de la métropole lyonnaise et d’être le passage vers les montagnes de notre département. Véritable terre de rencontres, le canton partage sa surface entre villes et villages, milieu urbain et rural.
Parmi les projets réalisés et soutenus par nos conseillers départementaux notons la rénovation de la tribune du stade Rajon à Bourgoin-Jallieu, la construction du restaurant scolaire de Ruy Montceau, la création du city parc de Domarin, l’extension du groupe scolaire à Sérézin de la Tour, ou la rénovation de l’école élémentaire de Saint Chef.
De nombreux dossiers sont actuellement en cours y compris des projets majeurs comme la déviation tant attendue de la RD 522 qui traversent le hameau de Flosailles à Saint Savin. Le Département pilote ce projet qui aboutira sur la création d’une nouvelle voie afin de diminuer les nuisances actuelles causées par un trafic important. Le département participera également à la rénovation du parvis de la gare de Bourgoin-Jallieu.
Dans le domaine de la culture, il collabore sur la future restauration de l’Abbatiale de Saint Chef, un élément remarquable de notre patrimoine nord-isérois.
©F.Pattou
Dynamique
Une commune en pleine revalorisation
Embellie à Saint-Chef ! La commune a signé une opération de revitalisation de territoire autour d’un projet cohérent qui a convaincu les collectivités. Cette convention, signée avec l’intercommunalité et l’État, mobilise d’importants financements pour des chantiers réalisés au bourg. Valorisant et réhabilitant son patrimoine historique, la ville entend développer son attractivité.
À la clé : la rénovation de l’église et de ses abords, de l’ancien Café de la mairie, avec création d’un pub médiéval et de logements touristiques, l’extension du musée, une boutique éphémère d’artisanat d’art et une maison des créations.
Avec ces nouvelles activités dans le cœur historique et une requalification de la place du village autour de sa fontaine, c’est un bel espace convivial et animé qui se profile.
Parallèlement, dans la plaine, le quartier des Môles, qui accueille une grande partie des équipements sportifs, scolaires ou culturels et des commerces de proximité, bénéficie de la requalification d’une place, mais aussi d’une réhabilitation de la salle polyvalente, de la création de deux nouveaux commerces et d’une recyclerie. Attractivité et… qualité de vie.
©Noak
Racines
Une maison du patrimoine et un joyau de fresques
L’ancienne demeure du chanoine (XVIe siècle) abrite l’office de tourisme, la bibliothèque et la maison du patrimoine.
Celle-ci dévoile les quinze siècles d’histoire de Saint-Chef depuis la création du monastère bénédictin fondateur de la cité, les us et coutumes locales et une viticulture enracinée. Un espace est dédié à Frédéric Dard, un autre à Louis Seigner et sa famille.
En traversant la rue, on rejoint l’église abbatiale et sa chapelle haute couverte de fresques romanes du XIIe siècle. Celles-ci sont parmi les plus riches et les mieux conservées de France.
Leurs personnages ailés évoquent la Jérusalem céleste selon saint Jean. Le sol de mosaïques or et bleu répond à la voûte toute d’ocre (contacter l’office de tourisme).
©Noak
Viticulture
Du vin de messe à l’IGP
La viticulture existe à Saint-Chef dès le Moyen Âge, implantée par les moines bénédictins, et se perpétue en se bonifiant. Après-guerre, l’activité décline fortement avant de trouver un nouvel essor, en 1979, grâce à l’implication de sept viticulteurs du Nord-Isère qui relancent un vignoble oublié pour créer l’appellation « Vin de pays des Balmes dauphinoises » et peaufinent leurs cuvées. Leur travail aboutit en 2011 à la création de l’IGP Isère/Balmes dauphinoises, de La Tour-du-Pin à La Verpillière, dans les trois couleurs, en assemblant une vingtaine de cépages anciens. À Saint-Chef, trois domaines sont particulièrement actifs.
Nicolas Gonin travaille les terres de sa famille depuis 2005, en viticulture biologique, avec une passion et une rigueur qui ont fait la réputation de son domaine.
Sa production, dans le haut de gamme, a largement participé au développement de cette IGP. Autre pilier de l’appellation, le domaine Noël Martin, dont l’origine remonte à 1968, est désormais mené par la jeune Aurélie Martin.
Quant au domaine de la Courna, en production depuis 2019, il est animé par Aurélia Aucourt et Serge Meunier, qui élaborent des vins naturels de belle qualité avec des chevaux pour les labours, des cochons et des moutons pour aider au désherbage.
©Noak
Sport
Saint-Chef, Mecque de la boule lyonnaise
Fondée en 1959, c’est l’une des plus anciennes associations de la ville. La Boule rupéenne rassemble 62 boulistes licenciés, de 13 à 89 ans.
Comme l’explique Jean-Michel Bouvier, son président, “nous sommes une grande famille, notre club est convivial et animé par une mentalité de partage et de rigueur”. Les joueurs de La Boule rupéenne s’entraînent plusieurs fois par semaine et partent en concours le week-end.
Mais le temps fort de l’année, c’est fin octobre à Saint-Chef, l’accueil des Trois Glorieuses, quatre jours de compétitions qui attirent un millier de joueurs venus de toute la France, d’Italie et même d’Irlande.
Une sacrée logistique pour 130 bénévoles, supporters du club et d’autres sociétés locales solidaires, dont Saint-Chef Darts, club de fléchettes. Pour l’occasion, 1 700 repas sont servis !
En juillet 2025, les championnats de France devraient se dérouler à Saint-Chef.
©Noak
Entreprise
MTB, leader du recyclage au service de l’industrie
Saint-Chef et Trept, sa voisine, abritent, avec MTB Recycling, une entreprise de portée mondiale dans le recyclage des déchets industriels, câbles cuivre et aluminium, batteries, ferraille, pneus, déchets électriques et électroniques… Numéro un du recyclage des métaux non ferreux en France, MTB traite des montagnes de déchets avec ses machines de pointe capables de trier, broyer, cisailler, agglomérer…
Résultat : 99 % de pureté pour les grenailles cuivre et aluminium en sortie de ligne, avec neuf fois moins d’émissions de gaz à effet de serre que n’en émet un procédé classique d’extraction de cuivre.
Lorsqu’en 1981 Francis Sevilla, fondateur de l’entreprise, se met à développer des méthodes mécaniques pour recycler les métaux des câbles, c’est une révolution.
En parallèle de la fabrication de ses premières machines destinées à sa clientèle, il décide de créer des lignes de recyclage pour tester les équipements. Jean-Philippe Fusier, aux commandes de l’entreprise depuis 2011, poursuit la tâche avec des traitements toujours plus performants.
Son leitmotiv ? Valoriser chaque composant pour préserver la planète de l’extraction des ressources et bannir l’enfouissement. Dans la logique de cette politique, MTB développe un site écoresponsable, de la construction de ses locaux jusqu’au bien-être de ses salariés.
©Noak
Noak
En Nord-Isère, Saint-Chef : une cité remarquable et mystérieuse sur fond de fresques romano-byzantines et de polars.Noak
L’église abbatiale Saint-Theudère abrite des fresques datant du XIIe siècle.Noak
L’église abbatiale Saint-Theudère abrite des fresques datant du XIIe siècle.Noak
L’église abbatiale Saint-Theudère abrite des fresques datant du XIIe siècle.Noak
Le château Teyssier de Savy, petit bijou des XVe et XVIe siècle.Noak
Le château Teyssier de Savy, petit bijou des XVe et XVIe siècle.Noak
Au centre-bourg, l’ancienne demeure des seigneurs de By, chanoines aux XVIIe et XVIIIe siècles, héberge la maison du patrimoine et l’espace Frédéric Dard.Noak
La tour du Poulet, dernier vestige de l'ancien château fort de Montcarra.Noak
Saint-Chef est aussi une commune viticole.