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Environnement et agriculture. À Biol, au Gaec de la Mûre, Olivier Giroud conduit un élevage à la fois durable et plus autonome. Présentation.
Au Gaec de la Mûre, à Biol, Olivier Giroud plante régulièrement des jeunes arbres pour anticiper les étés caniculaires qui attendent son troupeau. Grâce à l’ombre des feuillages, il protège ses 60 vaches et l’herbe qu’elles mangent. Les différentes cultures implantées doivent aussi permettre à l’agriculteur de développer l’autonomie de son exploitation, pour la rendre la plus vertueuse possible.
À l’ombre des imposants arbres qui délimitent ses parcelles, les 60 vaches d’Olivier Giroud paissent tranquillement. Ici, trois races cohabitent et se croisent : prim’holstein, montbéliarde et rouge scandinave. Même si la météo est encore capricieuse et le ciel nuageux, il vaut mieux anticiper les fortes températures qui risquent d’arriver cet été. Et sans doute d’autres encore…
L’agriculteur est à la tête du groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) de la Mûre, à Biol, avec son associé Maxime Rolland Muquet, et il préfère préparer sereinement l’avenir de son exploitation.
En plus des troncs massifs qui jalonnent déjà ses pâturages, des boutures plus frêles tiennent à des tuteurs. « J’ai planté des arbres à croissance rapide, comme des saules… Si tu les plantes dans 50 ans, il sera trop tard. Avec le réchauffement climatique, il faut les planter maintenant pour que dans 20 ans, ils soient suffisamment gros », explique-t-il.
Des arbres, précieux alliés pour le pâturage
Grâce à leur ombre, ces arbres vont offrir de précieux abris pour le troupeau et également protéger l’herbe que les vaches pourront pâturer. Car c’est un autre un choix fort d’Olivier : convertir certaines cultures en pâturages à proximité de la ferme afin de laisser ses vaches s’alimenter en plein air. De quoi assurer un lait de qualité ; le Gaec produit chaque année 500 000 litres de lait, notamment pour fabriquer du fromage de l’Indication géographique protégée (IGP) saint-marcellin ainsi que du saint-félicien. Un projet est d’ailleurs en cours pour établir un cahier des charges, et déposer une demande de création d’une IGP pour le second.
La plantation des arbres sur les terrains de l’exploitation va avoir d’autres avantages : non seulement ils luttent contre l’érosion des sols, mais ils serviront aussi à faire des plaquettes pour du bois de chauffage. Le reste sera déchiqueté pour faire du bois de litière, utilisé dans l’étable : en mettant une couche de quinze centimètres sous les animaux, cela permet d’économiser « quelques tonnes de paille », assure Olivier.
Un écosystème vertueux
Le Gaec veut essayer d’être le plus autonome possible. Une démarche qui avait commencé par la transition de l’exploitation vers le bio. Aujourd’hui, c’est un petit écosystème vertueux que les deux agriculteurs ont composé. Ils ont opté pour des espèces fourragères, des légumineuses, du foin, du maïs grain, que les vaches peuvent grignoter, et n’achètent pratiquement plus de soja.
Ils récupèrent également l’eau de pluie qui est captée avant de finir dans une mare, très précieuse pour la biodiversité locale, ainsi que dans les grands abreuvoirs du troupeau, pour que les vaches ne manquent jamais de la précieuse ressource.
Olivier et Maxime ont pu s’entourer de deux salariés : Marie et Clément. C’est d’ailleurs ce dernier qui s’occupe principalement de l’élagage de tous ces arbres. Une apprentie, Julie, vient compléter l’équipe.
Pour développer l’exploitation, les associés ont commencé à installer des ruches desquelles sera extrait du miel. Ils accueillent parfois des visites scolaires, et proposent surtout de la vente directe, avec des colis de viande qu’ils vont livrer jusqu’à Grenoble.
Repères :
Un million d’arbres plantés d’ici 2028 dans le département
En 2020 et 2021, le Département de l’Isère avait financé la plantation de 5 000 arbres sur des parcelles départementales et communales.
Fort de ce succès, il a déployé un nouveau programme pour lutter contre le réchauffement climatique, plus ambitieux encore : “Un arbre, un habitant en Isère”. Soit un objectif de plus d’un million d’arbres à planter d’ici 2028.
Le végétal est effectivement un élément d’adaptation important du territoire au changement climatique et de stockage du carbone. Transversale, la politique de plantation d’arbres du Département possède un volet forestier majeur, concerne le patrimoine départemental (les collèges, notamment) et le cadre de vie urbain en soutien des collectivités locales.
Elle s’adresse aussi naturellement aux agriculteurs, principalement pour la plantation de haies, avec pour objectif 25 kilomètres de nouvelles haies d’ici 2028.