So Api : le bonheur est dans la ruche

« Tuuut-tuuut». En fin de journée, quand les butineuses ont rejoint leur colonie, le chant des reines à peine écloses s’élève dans la ruche et toutes les ouvrières retiennent leur souffle… La guerre des cheffes aura-t-elle lieu ? La jeune vierge devra-t-elle aller former un nouvel essaim ? 

Installé depuis deux ans comme apiculteur à Goncelin, dans la vallée du Grésivaudan, Vivien Sorrel, ne se lasse pas d’observer l’activité de ses protégées : « Plus je les regarde et plus je suis admiratif de leur organisation, de cette façon qu’elles ont de bâtir leur royaume et de se développer ! » 

Une vigilance quotidienne 

C’est à force de voir faire son père, lui-même apiculteur, que cet ancien chef de chantier a eu l’idée de se reconvertir. Après une formation à l’école de La Côte Saint-André, il a décidé de reprendre progressivement son activité, en douceur : « Actuellement, je tourne avec cent-cinquante ruches réparties entre la vallée du Grésivaudan, les Vals du Dauphiné (dans le Nord-Isère), les Hautes-Alpes et la Provence, ce qui me permet de produire six variétés de miels différents. L’objectif est de doubler ce nombre pour arriver à une production moyenne de six tonnes par an. » 

Miels toutes fleurs, d’acacia, de châtaignier ou de lavande : au fil des saisons et des floraisons, Vivien fait transhumer ses cheptels pour leur assurer les meilleurs nectars, en veillant à les installer dans des zones préservées ou cultivées en bio. 

Grâce à des balances connectées, le jeune apiculteur peut vérifier à distance ses ruches. Elles requièrent toutefois une vigilance constante et de nombreux déplacements : « Pour lutter contre les parasites comme le varroa, j’utilise de l’acide oxalique : l’important est de traiter au bon moment et de la bonne façon. L’hiver dernier, je n’ai eu aucune mortalité ! », se félicite-t-il.