Aides à domicile : des métiers à valoriser

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Une personne handicapé avec un soignant
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Aide-ménagère, auxiliaire de vie, infirmier à domicile : avec l’allongement de l’espérance de vie, les besoins s’accroissent… mais les bras manquent. Un gisement d’emplois non délocalisables et souvent gratifiants, qui doivent être valorisés d’urgence.

Lieu de formation, d’échanges et de démonstration, le nouveau centre Innovadom, à Voiron, va contribuer à renforcer la professionnalisation du secteur.

 

Aujourd’hui, en France, plus de 600 000 personnes travaillent comme aides à domicile au service des personnes âgées ou handicapées : des femmes en grande majorité qui effectuent lever, aide à la toilette, distribution des traitements médicaux, préparation des repas… Des gestes quotidiens et des métiers essentiels qui permettent aux personnes de vivre à domicile et aux aidants familiaux de souffler.

“Avec le vieillissement de la population, c’est un gisement d’emplois non délocalisables sur tous les territoires de l’Isère”, rappelle Emmanuelle Petit, cheffe du service de soutien aux aides à domicile au Département de l’Isère – chargé d’autoriser les services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), principaux employeurs de ces professionnels.

Les 80 élèves admis chaque année en bac pro « services aux personnes et animation dans les territoires » au lycée de la Martellière, à Voiron, savent qu’ils n’auront aucune peine à trouver un emploi à la sortie : “Nous avons en moyenne une place pour trois candidats, précise le directeur, Emmanuel Courtaud. Certains enchaînent ensuite sur un BTS ou préparent le concours d’aide-soignant.”

Sur un marché en forte tension où l’on recrute souvent sans formation ni diplôme, le vrai défi pour leur employeur sera de les fidéliser. Avec des journées « à trous » qui commencent tôt et finissent très tard, des déplacements fréquents et des temps partiels subis, le métier reste de fait peu attractif : “On nous confond avec des femmes de ménage”, déplore Cécile, auxiliaire de vie à domicile à Grenoble – qui rêverait d’un lieu où se poser entre deux interventions.

Selon une étude de l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles, 20 % des salariés du secteur vivent sous le seuil de pauvreté. Et les récentes revalorisations salariales ont été trop vite absorbées par la hausse du coût des carburants et l’érosion du pouvoir d’achat.

 

Un lieu ressource unique en Isère

“La crise sanitaire a exacerbé les difficultés de recrutement, reconnaît Cédric Ancillon, directeur du service d’aide et de soins à domicile ADPAH du Pays voironnais. Nous avons une révolution managériale et organisationnelle à faire.”  La société a ainsi noué des partenariats avec d’autres structures du territoire pour que ses salariés puissent disposer d’un lieu où déjeuner ou effectuer d’autres missions durant la journée (accompagnement à des sorties ou loisirs, portage de repas, accueil à la médiathèque). Elle a aussi joué un rôle moteur dans la création à Voiron d’un « lieu ressource » de 400 m2, Innovadom, ouvert tant aux professionnels et aux étudiants qu’aux particuliers.

Avec ses six salles de formation tout équipées, un appartement pédagogique doté d’aménagements simples et transposables chez soi et une salle de convivialité, ce lieu porté par le Pays voironnais avec de nombreux partenaires, soutenu à hauteur de 80 000 euros sur trois ans par le Département, est unique en Isère.

Mutualiser, professionnaliser, valoriser : c’est également le quadruple objectif du « plan SAAD » adopté en 2021 par le Département. Il avait été le premier en France à instaurer un système de bonification salariale pour les personnels travaillant les week-ends et jours fériés, dans des zones isolées, ou auprès de personnes en forte perte d’autonomie, qui a été depuis généralisé en France.

Parmi ses actions, il finance un programme de formation de 250 jours, destiné en priorité aux « petits » SAAD (moins de 20 salariés). Prévention des risques, qualité de vie au travail, fondamentaux du métier ou analyse de la pratique : autant de notions qui fourniront à ces professionnels souvent isolés les outils dont ils ont besoin au quotidien pour accompagner au mieux nos aînés. Et peut-être nous-mêmes dans quelques années.

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Plus d'infos : isere.fr

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