Les Delphinales La faïence au bout des doigts

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Quelques créations de Valérie Le Metayer - Céramiste
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Dans son atelier Les Delphinales, à côté de la halle médiévale, Valérie Le Métayer perpétue le savoir-faire ancestral des faïenceries de La Tronche, au temps où l’art de dresser la table était un véritable enchantement.

Du fer pour le rouge brique, du manganèse pour le violacé, du chrome et du cuivre pour le vert : avec son pinceau, Valérie applique avec minutie les oxydes métalliques sur l’émail cru qui recouvre ses pièces de faïence pour décorer assiettes, plats, pichets, coquetiers, soupières, tasses et rafraîchissoirs… En 1985, l’artiste a remis au goût du jour la faïencerie de style La Tronche, où elle a créé son premier atelier.

Au XVIIIe siècle, cette commune de l’agglomération grenobloise comptait des dizaines de boutiques. L’art de dresser la table s’imposait alors dans les maisons bourgeoises qui à l’image de la cour, se dotaient d’une multitude d’accessoires pour accompagner le repas. Les décors polychromes font la part belle aux fleurs, aux personnages, aux oiseaux.

 

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Des pièces pour la plupart uniques

Pour qu’il soit durablement inscrit dans l’émail, les artisans utilisent la technique dite du « grand feu », un procédé traditionnel devenu rare aujourd’hui.

"Avant la réalisation du décor, la pièce est plongée brièvement avec des pinces dans un bain d’émail blanc mat. À sa sortie, la matière est encore très fragile et pulvérulente. Je dois éviter de la manipuler. Pour le décor, qu’il ne faut absolument pas toucher, la main est en appui sur une barre qui aide à maîtriser le geste. Il n’y a pas le droit à l’erreur. La pièce est ensuite chauffée à 995 degrés. Ainsi, le décor cuit avec l’émail avant qu’il ne se vitrifie", explique-t- elle.

Si toutes les étapes ont bien été respectées, la magie opère et l’alchimie des couleurs transforme le travail en véritable œuvre d’art. Au fil du temps, Valérie a donné libre cours à son imagination.

Ses pièces, pour la plupart uniques, s’inspirent de la palette de Jongkind et de la signature d’Hector Berlioz, deux grands artistes nourris par l’ambiance de La Côte-Saint- André.

 

© F.Pattou

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