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Exploitation reconvertie en bio en 2020, la Ferme de Toutes-Aures à Brion a trouvé dans la viande de bœuf et d’agneau le moyen de renouer avec son environnement, grâce notamment à l’autonomie alimentaire des bêtes.
“En Isère, il y a très peu d’élevages ovins en dehors des zones de montagne, pour des raisons historiques, explique Didier Allibe. Pourtant, selon la rusticité de chaque race, il pourrait y en avoir partout.”
À la Ferme de Toutes-Aures, à Brion, 130 hectares suffisent à nourrir ses 300 ovins et sa trentaine de bovins de race rustiques. Située à 650 mètres d’altitude, au-dessus de la plaine de la Bièvre, l’exploitation produit aussi 12 hectares de céréales, “ce qu’il faut pour nourrir toutes nos bêtes, en complément de nos prairies”, poursuit-il.
Installé depuis 1989 à Brion, Didier Allibe a choisi d’abandonner en 2017 l’élevage laitier pour se tourner vers la production de viande. “La crise laitière de 2015 m’a fait réfléchir. Je ne me voyais pas d’avenir dans cette filière, et je voulais l’autonomie alimentaire pour mes bêtes. Élever des laitières nécessitait d’importer du soja d’Amérique, d’investir toujours plus et d’être prisonnier de prix qui fluctuent. Ce n’était plus tenable. Mes vaches allaitantes de race salers ne mangent désormais que de l’herbe et du foin, presque comme mes brebis !”
Un univers ovin qu’il a découvert. “Je n’avais jamais touché une brebis auparavant. Il a fallu tout apprendre !”
L’élevage
Ses 160 brebis, de race romane, réputées pour leur viande plutôt que pour leur laine, sont très fécondes. Ayant une saison de reproduction très étendue, elles mettent bas environ deux agneaux à chaque agnelage, soit 250 nouvelles bêtes par an. Leur instinct maternel très développé permet de limiter les pertes d’agneau à la naissance, “et elles assurent entièrement leur production laitière pour élever leurs petits”, ajoute-t-il.
Lors de sa reconversion, Didier Allibe a dû apprendre à maitriser cet élevage plus court que celui des veaux (de quatre à six mois pour les agneaux, contre deux ans et demi pour les bœufs). “Les agneaux étant fragiles, je dois porter une attention particulière au bon équilibre de leur alimentation : de l’herbe l’été, du foin l’hiver et des céréales, triticales et méteil, un mélange incluant du pois fourrage.”
La viande d’agneau, gigot et épaule, est bien sûr recherchée durant la période pascale. “L’hiver, c’est le rôti qui a la cote. L’été, les grillades, les côtes d’agneau, les merguez ou le saucisson de brebis.”
Où trouver ses produits ?
La viande d’agneau de la Ferme de Toutes-Aures est commercialisée dans les magasins de producteurs La Gamme paysanne, La Halle paysanne et via l’association Cœur de producteurs sur son marché les 1ers dimanches du mois à la Ferm’Avenir du Bercail à Gillonnay, mais aussi sur les marchés de Fontaine les mercredis après-midi, de Meylan le jeudi après-midi et de La Côte-Saint-André le samedi. Didier Allibe vend également à la coopérative grenobloise « Au local ».
Enfin, il est possible d’acheter l’agneau directement à la ferme sur rendez-vous (avant l’ouverture prochaine d’un magasin sur site).
Contacts : Ferme de Toutes-Aures, 1375 route du col de Toutes-Aures, Brion - 06 80 42 56 36 - didier-allibe@orange.fr
© F.Pattou
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Mais aussi… des produits de la noix
À la ferme de Toutes-Aures, on n’élève pas seulement des vaches et des agneaux pour leur viande ISHERE.
L’exploitation produit aussi en agriculture biologique des noix en cerneaux, des gourmandises à base de noix et de l’huile de noix commercialisées sous la marque ISHERE.
© F.Pattou