- Territoires
Ce bourg croise l’eau, le bois, le fer et la pierre. Tout à la fois porte de Chartreuse et pont sur le Guiers-Mort, il est lié aux Chartreux, à Vicat, à Paturle et abrite une tourbière millénaire.
Le long du Guiers, grimpant de roche en forêt sur les contreforts de la Chartreuse, Saint-Laurent-du-Pont s’étage sur plus de 1 000 mètres de dénivelé, de la plaine aux alpages de la Grande Sure.
Sur la route de la Savoie, entre Grenoble et Chambéry, cette commune de 4 600 habitants, porte du parc naturel régional de Chartreuse, se situe au débouché des gorges du Guiers-Mort et de la cluse du même nom. Largement boisé, c’est un territoire fertile, sujet aux nappes de brouillard, qui dévoile des paysages d’une mystérieuse beauté.
Un bourg marqué par les éléments
L’eau et le bois ne sont pas les seuls éléments naturels qui caractérisent Saint-Laurent-du-Pont. Une veine de calcaire argileux de 150 millions d’années s’étend sous le massif, minéral précieux qui permet par cuisson d’obtenir un ciment naturel à prise rapide.
Découvert par Louis Vicat en 1872, ce filon de pierre à ciment très pur est exploité par la famille Vicat depuis bientôt 150 ans. L’usine de Saint-Laurent-du-Pont, route de Fourvoirie, produit en exclusivité un beau ciment de couleur chamois vendu dans plus de 30 pays.
Autre ressource naturelle : la tourbe, exploitée dans la vallée du Guiers jusqu’à la fin du siècle dernier, émanation du lac glaciaire qui occupait la plaine. Se retirant, le glacier laissa des marais tapissés d’une épaisse couche de tourbe, fossiles de végétaux millénaires.
Au XXe siècle, cette tourbière fut exploitée de manière industrielle comme combustible puis pour l’horticulture jusqu’en 1996 avant qu’elle ne devienne un site protégé pour sa biodiversité.
Une qualité de vie appréciée
Avec 500 salariés, l’hôpital est le plus gros employeur de la ville et un établissement majeur pour la vallée du Guiers. S’ajoutent de nombreux services et commerces de proximité.
Alors même si certains travaillent à Voiron, Grenoble ou Chambéry, les habitants apprécient de vivre dans un bourg qui n’a rien d’une ville-dortoir. On se retrouve chez le boulanger, sur le marché, autour du terrain de football, au cours de gymnastique, sur les sentiers de la tourbière de l’Herretang, au cinéma Le Cartus ou au jardin collectif.
L’attachement et l’engagement des Laurentinois, enracinés de souche ou nouveaux arrivés, participent à la qualité de vie locale, autant que le charme des paysages de montagne. C’est tout un patrimoine et une vitalité que résume bien la devise inscrite sur le blason de la ville : “Passé je garde, avenir je veux.”
Repères : Saint-Laurent-du-Pont en dates et en chiffres
- 4 600 habitants (2 300 en 1800).
- 3 875 hectares.
- De 375 mètres à 1 735 mètres d’altitude.
- 4 clochers et 2 monastères.
- 1084 : fondation du monastère de la Grande-Chartreuse.
- 1854 : un incendie détruit le bourg.
- 1875 : début de l’exploitation de la mine de ciment par Vicat.
- 1888 : fondation de Paturle (métallurgie).
- Jusqu’à 10 000 m3/an de tourbe extrait de la tourbière de l’Herretang au siècle dernier.
- 103 associations.
- 95 ans et 400 films projetés par an pour le Cartus, cinéma associatif d’art et essai animé par des bénévoles.
Dynamique
Économie typée et vitalité associative
Le Guiers-Mort, rivière de haut débit, autorisa la naissance de l’industrie locale, alimentant scieries, moulins et forges. L’abondance du bois de Chartreuse permit une industrie fructueuse autour de la charpente, des mâts de navire, mais aussi du charbon de bois pour le développement d’autres activités, comme la métallurgie.
Aujourd’hui, des entreprises pointues comme MBTM (génie civil en montagne), d’autres ancestrales comme Vicat (ciment) ou Paturle (métallurgie) et des sociétés liées aux ressources locales composent un paysage économique de belle vitalité.
Par ailleurs, bourg centre de la vallée du Guiers-Mort, Saint-Laurent-du-Pont se distingue par le dynamisme de ses associations. Plus de 100 animent la ville, dont certaines de très longue date. Les Excursionnistes de Chartreuse crapahutent sur le massif depuis 1927.
Mais la plus ancienne reste la toujours fringante société de gymnastique La Cartusienne, fondée par l’abbé Genin en 1908. De nos jours, en marge des cours de gym de nombreuses autres activités sont proposées : cirque, badminton, handball, volley, rock, danse de salon…
Racines
Spiritualité et voie verte
L’église Saint-Bruno aux deux flèches est l’un des symboles du bourg. Fortement marqué par le voisinage des Chartreux, Saint-Laurent-du-Pont garde une dimension spirituelle visible
La chapelle Notre-Dame-du-Château qui domine le centre-ville marque le paysage et propose un cheminement escarpé familier des habitants. L’ancien monastère chartreux de Currière dresse ses splendides bâtisses en pleine forêt, rénové et occupé depuis 1976 par la famille monastique contemplative de Bethléem.
Par ailleurs, le bourg valorise sa biodiversité. Saint-Laurent-du-Pont abrite avec la tourbière de l’Herretang un espace naturel sensible du Département de l’Isère, sillonné par un sentier de découverte et relié depuis peu au hameau de Villette par la nouvelle voie verte d’Entre-Deux-Guiers à Saint-Joseph-de-Rivière.
Solidarité
Maïmouna, de l’art de semer et de récolter
Nathalie Guerraoui, Maïmouna de son nom d’artiste, qui vit à Saint-Laurent-du-Pont depuis 1998, a trouvé un port d’attache dont l’environnement naturel et social l’inspire et la réjouit. Au sein de sa compagnie « l’Autre Cie », elle apprécie de travailler en association.
Elle est également cofondatrice du collectif « Semer et cueillir ensemble » qui regroupe des habitants de Saint-Laurent-du-Pont et des communes avoisinantes.
Objectif : participer à la résilience alimentaire du territoire. La commune a mis à leur disposition un terrain au Cotterg pour héberger une pépinière, un espace face à l’office du tourisme pour cultiver des aromates à la disposition des habitants et des espaces le long de la Cure pour planter légumes, lianes, arbustes et arbres nourriciers. Et l’on apprend comment semer, bouturer, planter, glaner.
Facebook - Semer & Cueillir Ensemble
© C.Lacrampe
Le canton de Chartreuse-Guiers et le Département
La commune de Saint-Laurent-du-Pont est le chef-lieu du canton de Chartreuse-Guiers.
Céline Burlet-Dolgopyatoff et André Gillet en sont les deux conseillers départementaux.
Le canton compte 36 000 habitants environ répartis en 23 communes : Aoste, Charancieu, Chimilin, Entre-Deux-Guiers, Granieu, Le Pont-de-Beauvoisin, Les Abrets-en-Dauphiné, Merlas, Miribel-les-Échelles, Pressins, Romagnieu, Saint-Albin-de-Vaulserre, Saint-Bueil, Saint-Christophe-sur-Guiers, Saint-Geoire-en-Valdaine, Saint-Jean-d'Avelanne, Saint-Joseph-de-Rivière, Saint-Laurent-du-Pont, Saint-Martin-de-Vaulserre, Saint-Pierre-d'Entremont, Saint-Pierre-de-Chartreuse, Velanne et Voissant.
Gastronomie
Le Bonnet d'âne, retour à l'école
Mélanie Ralite, en cuisine, et Audrey Colnago, au service, ont ouvert ce sympathique restaurant dans l’ancienne école du hameau de Villette. Audrey y fut scolarisée comme, avant elle, sa mère, son oncle et son grand-père.
Désormais en été, c’est guinguette dans la cour de récréation. Les enfants jouent sous le préau. La salle de restaurant occupe l’ancienne classe au mobilier scolaire vintage, tableau noir, cartes de géographie et globe terrestre. L’esprit brocante et recyclage règne, comme avec ce lustre en bouteilles de chartreuse.
À la carte, foie gras et truite fumée maison, ravioles crémeuses aux cèpes, soupes, gratin dauphinois et plats mijotés de saison. Le bœuf de Chartreuse côtoie la noix de Grenoble.
D’anciens écoliers croisent la maîtresse d’antan. C’est chaleureux, anti-fast-food, le succès a été immédiat. Devise de la maison : “Au plaisir de vous régaler.”
Contact : 04 76 07 85 81
Nature
L’Herretang, la tourbière éducative
Les habitants de Saint-Laurent-du-Pont sont des familiers de la Tourbière de l’Herretang, lieu de nature préservée, les enfants des écoles laurentinoises aussi.
De plus loin viennent d’autres écoliers et de nombreux collégiens pour profiter de cet espace naturel sensible du département de l’Isère, sillonné par un sentier de découverte, partiellement en caillebotis, avec panneaux pédagogiques pour raconter l’histoire et la vie de la tourbière. Une mare s’ajoute à cette découverte d’une riche biodiversité.
De nombreuses plantes protégées cohabitent dans ces marécages, dont la fougère des marais, et l’utriculaire des marais, plante carnivore redoutable. Cette petite Utricularia minor capture sa proie en moins d’une milliseconde !
Cette zone humide est un petit paradis de biodiversité mousseuse et odorante. Ici pâturent les rustiques aubracs de la ferme voisine de Plantimay, qui participent à l’entretien du site.
Visites guidées sur inscription auprès de l’office de tourisme Cœur de Chartreuse - 04 76 06 22 55
Pour en savoir plus : biodiversite.isere.fr
© C.Lacrampe
C.Lacrampe
Souvent dénommée capitale de la Chartreuse, Saint-Laurent-du-Pont est un territoire fertile, sujet aux nappes de brouillard, qui dévoile des paysages d’une mystérieuse beauté.C.Lacrampe
L’église Saint-Bruno est l’un des marqueurs de la commune. Elle a été bâtie et financée par les pères chartreux à partir de 1866.C.Lacrampe
Autre marqueur, le Guiers-Mort, qui prend sa source à proximité de la Dent de Crolles et rejoint le Guiers-Vif à… Entre-Deux-Guiers.C.Lacrampe
Le jeudi matin, c’est jour de marché à Saint-Laurent-du-Pont, avenue Charles-de-Gaulle.C.Lacrampe
L’ancien monastère chartreux de Currière dresse ses splendides bâtisses en pleine forêt, rénové et occupé depuis 1976 par la famille monastique contemplative de Bethléem.