Masques, gel, visières : les entreprises iséroises assurent

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Porcher Industries, spécialiste des textiles techniques  à Badinières, s’est lancé depuis fin mars dans la production de masques au rythme de 1 à 2 millions de pièces par semaine.
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En avril dernier, 20 % des entreprises industrielles étaient à l’arrêt en Isère et 60 % en activité partielle. Beaucoup ont reconverti leur appareil de production pour contribuer à l’effort de « guerre » contre le Covid-19, souvent en un temps record.

Quand Asbed Kechichian, cofondateur d’EverCleanHand à Meylan, a commencé à vendre sa solution innovante de lavage des mains sans contact en 2017, il lui a fallu user de conviction : “À force de voyager, j’avais vu qu’il y avait un besoin. Nous proposons une expérience nouvelle, avec un produit biocide naturel qui procure une sensation de caresse… Mais le réflexe n’était pas acquis.”

En pleine pandémie de Covid-19, ce jeune entrepreneur a dû accélérer son déploiement pour répondre à la demande. Une première borne a été installée en mars dernier à la gare de Lyon-Part-Dieu et, depuis, les commandes pleuvent : “Nous en aurons bientôt plusieurs centaines. Le marché est devenu ultra-concurrentiel !”

Pour Hervé Viallet, PDG de Sori, à Tullins (40 salariés), cette activité au contraire est totalement nouvelle : “Notre PME de tôlerie fine est spécialisée depuis trente ans dans le rangement d’outillages pour l’industrie. Avec la crise, tous nos clients se sont arrêtés. En deux jours, notre bureau d’études a conçu deux bornes de désinfection des mains, l’une pour les chantiers et l’autre, plus compacte, pour tous les lieux recevant du public. On a la chance d’avoir l’un des plus beaux outils de production d’Europe. Depuis, on livre un millier de bornes par semaine !” Ingéniosité, réactivité, solidarité…

Des masques et du matériel 100 % isérois

Les entreprises iséroises, à l’arrêt forcé, n’en ont pas manqué durant cette crise pour contribuer à l’effort national et équiper la population. STMicroelectronics, Chartreuse Diffusion, Bigallet ou encore Antésite ont aimablement fourni de l’alcool ou des solutions hydro-alcooliques. Concord Textile, une PME de 10 personnes, à Izeron, qui exporte dans 40 pays un produit de lavage des textiles délicats, n’a mis que deux jours pour se lancer dans le gel hydroalcoolique : “On avait de l’alcool, des flacons, une chaîne de production… Nous fournissons en moyenne 4 000 à 6 000 litres de gel, que l’on a distribué en partie gratuitement aux collèges, aux soignants, à la commune… On a un rôle local à jouer”, explique Philipp Dawudian – qui va ouvrir à Vinay un magasin d’usine pour faire connaître sa lessive au grand public.

Harmonyl, fabricant de boîtes à bonbons et de petits présentoirs à Saint-Sauveur, s’est lancé quant à lui dans la production de visières antiprojection. LPTENT, à Saint-Quentin-Fallavier, a adapté ses tentes pliantes de secours pour les transformer en drive-in pour les tests devant les hôpitaux, avec une paroi anticontamination, et produit des masques pour les forces de l’ordre. Hélioscopie, à Vienne, connu pour ses anneaux gastriques, produit masques, blouses et autres équipements de protection en attendant la reprise de ses activités normales. Même chose pour Airstar, spécialiste des ballons éclairants à Champ-près-Froges, ou encore MDB Texinov à La Tour-du-Pin…

 

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Deux des cinq usines françaises de Porcher Industries, spécialiste des textiles techniques pour l’aéronautique et l’automobile, à Éclose-Badinières, tournent aujourd’hui à plein régime pour produire des masques de protection à la fois ultra-filtrants, respirants et hydrophobes : “Ce n’était pas notre métier, mais nous nous sommes adaptés, explique le directeur général, André Genton. Aujourd’hui, nous sommes partis pour livrer 30 millions de masques testés et agréés par la Direction générale de l’armement au rythme de 2 millions par semaine. Cela fait travailler 500 personnes en Isère, soit la moitié de nos effectifs en France, sans compter nos sous-traitants. Nous sommes en compétition directe avec la Chine sur ces équipements, mais on espère que leur qualité sera reconnue !”

 

Mais aussi : L'entreprise Valsem Industries,dont le siège social est au Sappey-en-Chartreuse, confectionne des masques barrières UNS1, testé par l'Apave et la DGA, de fabrication 100 % française.

 

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