- Dossier
Le Département n’a jamais cessé de fonctionner et de répondre présent pour assurer ses missions de solidarité sociale et territoriale. Et il est maintenant mobilisé pour relancer l’activité.
Informer, recenser le matériel disponible pour équiper et protéger les personnels en première ligne, réorganiser pour maintenir l’accès aux soins, garder le lien avec les personnes vulnérables, handicapées, âgées, isolées, les enfants en danger, voter les crédits nécessaires pour verser les allocations sociales (RSA, APA), soutenir les associations et les producteurs locaux, assurer la sécurité routière…
Cinquante-cinq jours durant, touché par une pandémie sans précédent depuis un siècle, le Département est resté fermé au public comme toutes les institutions. Mais il n’a jamais cessé de fonctionner et de répondre présent pour toutes ses missions premières de solidarité sociale et territoriale, parfois au-delà de ses compétences.
Visite de Jean-Pierre Barbier et de Cathy Simon, vice-présidente chargée de collèges, au collège Jongking de La Côte Saint-André avant la réouverture de l'établissement le 18 mai.
Les 96 collèges publics sont ainsi restés opérationnels durant toute la durée du confinement, grâce à la présence des personnels du Département et d’agents volontaires, servant de base logistique pour la distribution des masques, charlottes, surblouses, gel hydroalcoolique et autres équipements stratégiques nécessaires aux centres hospitaliers ou aux services d’aide à domicile. Les cuisines ont livré des plateaux-repas dans les Ehpad.
Sur le pont aussi, les travailleurs sociaux ont dû faire face à l’exacerbation des violences intrafamiliales et des inégalités. Un dispositif d’écoute et de soutien parental a été mis en place avec un Numéro vert (Allô enfance famille), gratuit, où des professionnels formés offrent une oreille bienveillante et neutre aux parents et aux adolescents en détresse. Il a été maintenu après la crise, pour mieux prévenir en amont les violences.
Derniers préparatifs avant la réouverture du musée de Saint-Antoine-l'Abbaye.
Au cœur des enjeux de solidarité
Les musées pendant ces neuf semaines de fermeture sont aussi restés accessibles en ligne : visites virtuelles, podcasts et autres activités ludiques ont permis aux Isérois de se cultiver et de se distraire entre les murs grâce à un déploiement accéléré de tous les dispositifs numériques. Des organisateurs de festivals annulés comme Les Arts du récit ou Jazz à Vienne ont, eux aussi, réussi à vivre à l’écran…
Parce que notre agriculture est au cœur des enjeux d’approvisionnement alimentaire, le Département s’est également mobilisé pour favoriser les circuits courts, en ouvrant à tous les producteurs locaux sa plateforme Internet de mise en relation avec la grande distribution – développée à l’origine pour les adhérents de la marque ISHERE.
Des produits locaux ont été distribués à la Banque alimentaire et aux soignants des Ehpad ou des services d’aide à domicile pour les remercier. Après des semaines d’arrêt, dès le 21 avril, les nombreux chantiers départementaux ont pu redémarrer dans le respect des normes de santé et de sécurité. Idem pour les 110 lignes du réseau Transisère et de transport scolaire, qui ont repris le service à la normale, pour faciliter aussi la distanciation dans les cars.
L’heure est maintenant à la réussite de cette saison touristique qui vient d’être lancée en Isère. Les espaces naturels sensibles et les musées sont ouverts, de nombreuses activités sportives sont organisées.
Et la saison d’été de Paysage-Paysages, maintenue envers et contre tout, promet de nous dépayser chez nous en Isère. La vie continue malgré le virus !
Interview
Jean-Pierre Barbier, président du Département de l’Isère
"L'échelon départemental a montré toute sa pertinence durant cette crise"
Isère Mag : Depuis le 11 mai, l’Isère a commencé à sortir de 55 jours de confinement. Comment avez-vous vécu cette période ?
Jean-Pierre Barbier : Je me suis peu exprimé publiquement durant ces deux mois, laissant ce soin aux autorités désignées et aux experts déjà très nombreux ! Mais j’ai été constamment en action avec les élus et les services départementaux.
Dès le 2 mars au Département, nous avons anticipé et créé une cellule de crise pour pouvoir rester opérationnels et assurer la continuité du service public, vis-à-vis notamment des plus fragiles que nous devons protéger : les personnes âgées et handicapées, les familles en difficulté, la petite enfance, les bénéficiaires du RSA… Le Département, encore plus en période de crise, est le grand garant des solidarités sociales et territoriales, pour protéger les Isérois.
Durant toute cette période, j’ai travaillé en lien étroit avec les services de l’Etat, l’Agence régionale de santé (ARS), l’Education nationale, la Région, les présidents d’intercommunalité, les maires et tous nos partenaires habituels.
L’échelon départemental a montré toute sa pertinence dans cette crise pour trouver des solutions efficaces et adaptées aux réalités de notre territoire, comme le montre la reprise du fonctionnement des transports et la réouverture des collèges.
Les collectivités territoriales de manière générale ont fait preuve de beaucoup d’agilité, d’adaptabilité et de réactivité, c’est indéniable. Leurs initiatives ne sont pas synonymes d’actions désordonnées mais d’actions ciblées bénéfiques.
I.M : Les grandes manifestations culturelles ou sportives ont été annulées ou reportées, le tourisme et la restauration affichent des pertes estimées à plusieurs centaines de millions d’euros, tous les acteurs économiques sont dans l’incertitude. Comment envisagez-vous la reprise ?
J-P.B : De nombreux dispositifs ont été mis en œuvre par l’Etat, la Région et les intercommunalités pour accompagner ces entreprises face aux difficultés rencontrées. Le Département, bien qu’ayant perdu toute compétence économique suite à la loi NOTRe, veillera à ce qu’aucun secteur ne soit oublié.
Une chose est sûre : les 400 millions d’investissement votés à notre budget 2020 seront maintenus et injectés dans notre économie. 90 % des chantiers départementaux sont déjà repartis après deux mois de suspension, dans le respect des contraintes sanitaires.
De nombreux acteurs économiques doivent faire face à des problèmes de trésorerie mais nous faisons tout pour que l’activité reprenne. S’agissant du tourisme, Isère Attractivité a aussi déployé un vaste plan de communication pour inciter les Français à venir passer leur été en montagne ou à la campagne plutôt qu’au bord des plages bondées !
Nous devons jouer sur les atouts de l’Isère dans ce domaine. Nous avons aussi soutenu très fortement les agriculteurs isérois en passant d’importantes commandes de produits locaux pour les travailleurs au front ou encore des associations caritatives.
Enfin, pour le secteur associatif, nous avons initié une vaste enquête de recensement des besoins afin d’évaluer l’impact de la crise sur leur activité et déterminer, ainsi, un plan d’aide exceptionnel du Département. Une nouvelle fois, le Département sera au rendez-vous des solidarités !
I.M : Quelle leçon tirez-vous de cette crise sanitaire ?
J-P.B : La santé reste notre priorité. Mais nous devons nous adapter et apprendre à vivre avec ce nouveau virus. C’est un risque de plus qu’il va nous falloir gérer, avec du bon sens.
Ce n’est pas la première ni la dernière épidémie à laquelle nous aurons à faire face. L’expérience de cette crise doit être mise à profit pour que nous soyons être mieux armés à l’avenir, que ce soit du point de vue de notre façon de travailler, de nous déplacer, de consommer… et que nous n’oubliions pas tous ceux qui ont continué de faire tourner le pays.
Au-delà, des questions de fond se posent à l’image du secteur pharmaceutique où nous restons trop dépendants vis-à-vis de l’Asie et pour lequel j’avais, en tant que parlementaire, régulièrement interpellé le Gouvernement de l’époque.
Comme pour l’agriculture, il nous faut renforcer notre indépendance dans certains secteurs stratégiques. La crise sanitaire, enfin, n’’est pas sans conséquence sur le plan économique et social.
Nous aurons besoin de leviers puissants pour y faire face, chacun dans le cadre de ses compétences et chacun à sa place. C'est un autre chapitre qu'il nous faudra écrire et sur lequel nous travaillons déjà.
Infographie : cliquez pour agrandir
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Le Département en première ligne
Le 16 mars dernier, le pays faisait face à un ennemi invisible, mais bien mortel, en se confinant. Durant ces deux mois où nos activités ont été fortement réduites, le Département de l'Isère, chef de file des solidarités, s'est entièrement réorganisé pour poursuivre sa mission de service public.
Pénurie nationale de gel, de masques, de tests, de traitements : malgré les difficultés, avec un tiers de ses agents en télétravail, notre collectivité a dû et a su faire preuve d’agilité et de réactivité pour protéger les Isérois les plus fragiles dont elle a la responsabilité : parer au plus urgent, trouver des solutions, maintenir le lien avec ceux qui sont isolés ou en danger, voter les crédits nécessaires, rassurer et informer devant l’incertitude…
À l’heure du déconfinement et du retour à la vie presque normale, si l’ennemi est toujours là, l’Isère semble avoir bien gagné une bataille, avec des pertes limitées par rapport à d’autres départements, des atouts bien réels pour repartir, beaucoup de vies sauvées.
Il s’agit maintenant de se tourner vers l’avenir et de tirer les leçons de cette crise sanitaire sans précédent au XXIe siècle.
Zoom
Le Département au secours des associations
Quel impact les mesures de confinement ont-elles provoqué sur la vie de votre association ? Avez-vous à déplorer des conséquences sur votre trésorerie, le nombre de vos adhérents ou été contraints d’annuler voire de reporter un événement important ?
Conscient des problèmes rencontrés par les associations pendant la crise sanitaire et dans un esprit de solidarité, le Département, de concert avec l’État, la Région, les communes et les intercommunalités, souhaite faire un état des lieux précis par territoire et secteur d’activité de l’ensemble des problèmes rencontrés par le monde associatif isérois, agissant dans ses domaines de compétence, notamment la santé, l’insertion, la protection de l’enfance, l’autonomie, le sport ou encore la culture.
L’épidémie de Covid-19, on le sait, a balayé de nombreuses manifestations, menaçant de fragiliser la situation économique de toutes les structures porteuses de projets et de mettre en péril leurs emplois.
Un questionnaire a été envoyé aux 26 000 associations iséroises. Les résultats de cette étude seront analysés et partagés (l’anonymat des réponses sera préservé) avec les intercommunalités, afin de permettre aux acteurs publics de définir les aides et mesures adaptées dans une perspective de reprise la plus équitable possible sur l’ensemble des territoires.
Plus d’infos : isere.fr
Zoom
Le Département aux côtés des plus fragiles
L’épidémie de Covid-19 qui a frappé la France de plein fouet a mis en évidence de nombreuses disparités sociales et économiques.
Sans surprise, les plus impactés sont les plus fragiles, les plus isolés et les plus démunis. Chef de file de l’action sociale, le Département de l’Isère s’est mobilisé dès le début de la crise : 660 000 euros ont été ainsi versés aux associations solidaires (accueil de jour, aide alimentaire, associations d’écoute…) et une subvention exceptionnelle de 10 000 euros a été votée le 24 avril dernier en faveur du Secours populaire.
Pour soutenir les familles durement éprouvées par le confinement et parfois soumises à de lourdes tensions psychologiques, un Numéro vert a été mis en place avec une équipe qualifiée et pluridisciplinaire pouvant répondre aux parents ayant des problèmes éducatifs.
Concernant les personnes fragilisées par l’âge, le handicap et particulièrement à risque, 110 actions ont été diffusées sur le site IsèreADOM pour les aider à rompre l’isolement.
Par ailleurs, un dispositif de visioconférence a été offert aux Ehpad et aux résidences autonomie pour permettre aux résidents de maintenir le lien avec leurs familles.
Un guide recensant les ressources proposées sur les territoires national et départemental a aussi été réalisé pour toutes celles et ceux qui vivent à domicile.
Enfin, toutes les procédures concernant les prestations d’aide et d’accompagnement (APA, PCH…) ont été simplifiées dans un souci d’efficacité.