L'essentiel se dit avec les yeux
Auxiliaire de vie à l'ADPAH du Pays voironnais.
En première ligne auprès des plus fragiles, les auxiliaires de vie redoublent de vigilance et prennent davantage conscience de leur utilité. « Nous épaulons les personnes en perte d'autonomie dans tous les actes de la vie quotidienne : lever, coucher, courses, préparation des repas... Durant cette période de confinement, elles nous attendent comme le messie. Nous sommes les seules personnes qu'elles voient de la journée », témoigne Farida Hammani, salariée à l'ADPAH du Pays voironnais.
«J 'adore mon métier. Je l'exerce depuis neuf ans et m'occupe d'une dizaine de bénéficiaires sur la commune de Voiron. La plus âgée a 90 ans. Avec la crise sanitaire, nos manières de faire ont beaucoup changé. Plus de bisous, de serrage de mains ni de contacts rapprochés. On doit appliquer tous les gestes barrières et mettre des protections (masques, sur blouses...) pour se protéger mutuellement. Ces mesures sont globalement bien comprises des bénéficiaires, mais il faut savoir trouver les mots justes pour les rassurer et faire passer par le regard tout ce qu'on ne plus transmettre par le toucher. Il y a beaucoup d’anxiété par rapport à la maladie. Nous servons aussi d'intermédiaire auprès des familles qui s'inquiètent pour leurs parents. C'est parfois très éprouvant. J'ai déjà dû gérer deux cas difficiles dont une suspicion de Covid », poursuit-t-elle.
En octobre dernier, Farida a obtenu le deuxième prix des Trophées des services à la personne organisé par le Département de l'Isère, dans la catégorie dépendance. Une fierté pour cette maman de trois enfants, dont un fils porteur de trisomie 21, qui a lui-même bénéficié de l'aide d'éducateurs.
Ce secteur souffrant cruellement de main d’œuvre, elle se bat pour le valoriser auprès du plus grand nombre, notamment auprès des plus jeunes, qui cherchent à donner du sens à leur vie !
