Isère Agri’Tour : le Département à la rencontre des exploitants agricoles (7)

Pour satisfaire la demande de consommateurs de plus en plus friands de produits locaux, de qualité et accessibles, les agriculteurs isérois adaptent leurs pratiques. Certains, comme le collectif Terre d’Isère, ont pris le parti de se regrouper, de manière à mettre en commun leurs productions et ainsi envisager la commercialisation à plus grande échelle. Une démarche qui leur permet également de travailler sur la qualité des produits et sur de nouvelles variétés.

Dans la plaine de la Bièvre, à Marcilloles, les plants de pommes de terre, en rangs espacés, s’étendent à perte de vue sur l’exploitation maraîchère de Yann Bouvier. Sur un terrain bien ameubli, l’agriculteur cultive en plein champ six variétés de pommes de terre, pour une production de 60 à 80 tonnes par an. Actuellement, les tubercules poursuivent leur croissance : la récolte aura lieu de juillet à septembre. « On est sur un joli développement, se félicite Yann Bouvier. Si on observe un tel développement en surface, c’est que dessous, il y a du potentiel ! »

Avec trois autres producteurs de légumes locaux, dont les exploitations sont également certifiées Haute valeur environnementale (HVE 3), Yann Bouvier a pris le parti en 2021 de fonder le collectif Terre d’Isère. À travers cette association, ils ont pu mettre en commun leurs productions et travailler ensemble au développement de leurs circuits de commercialisation, en proposant d’abord un produit de grande consommation : la pomme de terre.

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Se rapprocher des consommateurs et de leurs habitudes d’achat

« On en vend aujourd’hui aux restaurateurs, aux primeurs, dans des magasins de revente et surtout en grande surface, explique Yann Bouvier. La majorité des consommateurs isérois font leurs courses alimentaires en grandes et moyennes surfaces. En tant qu’agriculteurs, il est important qu’on puisse se dimensionner pour les approvisionner en bons produits locaux. » 
 

Les pommes de terre produites par l’association Terre d’Isère sont agréées à la marque “Nos produits IS HERE”, qui garantit au consommateur à la fois le caractère local, la qualité du produit et la juste rémunération du producteur. 

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La commercialisation est assurée par le Pôle agroalimentaire de l’Isère (voir encadré ci-dessous). « Le consommateur attend aujourd’hui qu’on lui propose de la qualité, et surtout qu’il puisse identifier d’où vient le produit, complète Yann. Ces garanties figurent sur nos filets à pommes de terre, avec la marque “Nos produits IS HERE” et le logo Terre d’Isère. » 
 

Afin de répondre à ce nouveau marché, les producteurs de Terre d’Isère ont dû dimensionner leurs capacités de production et de livraison. Avec l’aide du Département de l’Isère, qui lui a accordé une subvention de 7 000 euros, Yann a investi dans du matériel de conditionnement. « Il a fallu qu’on franchisse un cap, c’est certain. Ce qu’on réalisait à la main auparavant est maintenant mécanisé, ce qui nous permet d’ensacher environ une tonne de pommes de terre tous les trois quarts d’heures. C’était indispensable. »

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Expérimenter de nouvelles variétés, avec un meilleur rendement
 

Le collectif Terre d’Isère est également l’occasion pour ses membres d’expérimenter de nouvelles variétés et de partager les résultats. Pour la première fois, Yann teste la “blanche” sur son exploitation. Outre un meilleur rendement, elle est réputée offrir une plus grande résistante au mildiou. Les agriculteurs recherchent également des variétés adaptées au changement climatique et qui, une fois récoltées, se conservent plus longtemps. 
 

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Des caractéristiques qui doivent permettre au collectif de répondre à une demande plus importante à l’avenir, tout en se rapprochant davantage encore des attentes des consommateurs. « Il faut qu’on arrive à trouver des variétés qui puissent être adaptées aussi bien à la préparation de gratins, de frites, que de patates sautées, explique Yann. Si le consommateur doit acheter trois variétés différentes pour ces préparations, ce n’est pas pratique pour lui. On doit aller à la rencontre de ses attentes, avec une pomme de terre standard. » 
 

En deux ans d’existence, Terre d’Isère s’est déjà fait une belle place dans les rayons des magasins isérois : après 14 tonnes la première année, le collectif a écoulé 30 tonnes de pommes de terre en 2022. Il compte bien atteindre les 80 tonnes cette année.