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Le bien-être animal est une préoccupation quotidienne des éleveurs. Reportage dans le Vercors à la ferme des Colibris avec Dylan Rochas.
Le bien-être des animaux est une cause essentielle, à laquelle la société dans son ensemble attache de plus en plus d’importance. Depuis longtemps, les éleveurs isérois mettent la santé de leurs troupeaux au centre de leurs préoccupations, à l’image de la ferme des Colibris, dans le Vercors.
La ferme des Colibris est une des exploitations historiques du Vercors, une aventure familiale qui remonte à cinq générations. Engagée en bio depuis 1999, la famille Rochas élève des vaches, des veaux et des porcs, transforme la viande et commercialise ses produits majoritairement à la ferme.
Elle s’est souvent montrée précurseur en matière de pratiques agricoles orientées vers le bien-être de ses animaux, qui peuvent s’épanouir en altitude et dans un environnement privilégié. Les animaux suivent les saisons : pendant toute la période estivale, ils sont dans les pâturages, où ils peuvent s’abriter sous les arbres en cas de chaleur ou de pluie.
L’hiver, ils sont dans des espaces paillés, à l’abri des intempéries. « Le Vercors, c’est de l’herbe et du bois ; ça tombe bien, nos vaches mangent de l’herbe et sont abritées par des bâtiments en bois », sourit Dylan Rochas, le fils.
La ferme a été modernisée au fil du temps. La charpente du bâtiment d’élevage, d’origine, permet une bonne aération ainsi que la ventilation générale du bâtiment, dont celle des vastes boxes où se détendent les animaux. Les espaces sont généreusement paillés pour assurer le bien-être des animaux. Et avec le séchage en grange du foin, ça sent bon dans tout le bâtiment !
Dans l’un des enclos réservés aux bovins, une grande brosse a été installée, pour que les vaches puissent se gratter les flancs et le dos, des endroits autrement inaccessibles : un vrai confort ! Plus loin, sous des plafonds limitant rigoureusement les courants d’air, des cases sont aménagées spécifiquement pour les veaux, leur permettant de se reposer au calme.
De l’espace, une litière propre et sèche, une alimentation adaptée
Les agriculteurs ont souhaité que la ferme des Colibris soit complètement ouverte au public : ils prônent la transparence. « C’est comme à la maison, vous pouvez entrer, venir vous balader… Je pense que c’est important de montrer qu’une ferme est propre, que les animaux sont en bonne santé, grâce aux soins qu’on leur apporte, à la paille fraîche, à l’alimentation saine, et à toutes les petites attentions qu’on leur prête », poursuit Dylan.
Pour assurer une alimentation de qualité à ses troupeaux, la ferme des Colibris produit intégralement ses fourrages ; en complément elle s’approvisionne en céréales bio localement, en Isère et dans la Drôme. Dernière nouveauté : Dylan vient d’équiper sa ferme d’un robot d’alimentation. « On programme le nombre de passages que l’on souhaite dans la journée, la quantité d’aliments à distribuer par animal, et ensuite, le robot se gère en autonomie totale », explique-t-il. Un équipement qui lui permet d’accroître encore le confort d’alimentation de ses animaux, tout en préservant leur tranquillité dans les boxes.
Maladies : miser sur la prévention
Pour s’assurer du bon état de santé de leurs troupeaux, les Rochas se sont formés il y a près de 20 ans à des traitements préventifs. Ils consistent notamment en des dilutions homéopathiques pour lutter contre les inflammations, les parasites ou encore les problèmes pulmonaires.
Jusqu’au dernier moment, les éleveurs essaient d’éviter tout stress inutile à leurs animaux, ainsi ils les eux-mêmes à l’abattoir de proximité de Grenoble, un abattoir de taille modeste situé à quelques kilomètres plus bas dans la vallée.
C’est précisément grâce à ce soin de tous les instants, à chaque étape de la vie de leurs troupeaux, que les Rochas parviennent à défendre le bien-être de leurs animaux. « Le stress a un effet néfaste sur les humains comme sur les animaux, mesure Dylan Rochas. C’est ce qu’on va essayer d’effacer de leur quotidien, ce qui donnera au final une viande tendre et savoureuse, de première qualité. »
Repères :
Soutenir l’installation de vétérinaires ruraux pour le suivi sanitaire des troupeaux
Entre 2017 et 2020, le nombre de vétérinaires ruraux a diminué de 30 % en Isère. Sur les 300 vétérinaires actuellement installés dans le département, une cinquantaine exerce une activité rurale.
Face au risque grandissant de voir apparaitre des « déserts vétérinaires » dans les campagnes de l’Isère, le Département a lancé en juin 2022 le programme Isère Veto avec un budget dédié de 80 000 euros par an.
Il permet notamment d’octroyer une indemnité kilométrique de 0,20 €/km aux vétérinaires qui se déplacent dans des zones d’accès difficile, et une aide à l’installation de 15 000 euros.
Dans le Trièves, territoire qui compte 163 élevages, Isère Véto a permis l’installation rapide de deux vétérinaires démarrant une activité uniquement rurale, à Monestier-de-Clermont.