Quand l’Écosse rencontre le Forez !

Philippe et Amandine Vial avec une partie de leur troupeau d’angus à Chichilianne, au pied du mont Aiguille

À 55 ans, Philippe Vial est un exploitant agricole comblé. Comblé parce que le travail ne manque pas dans sa ferme qui se développe crescendo avec en projet l’augmentation de son cheptel bovin et la création d’une chambre froide et d’un atelier de découpe.

Comblé aussi parce qu’il est bien entouré. Sa fille Amandine partage en effet avec lui la même passion pour ce métier exigeant. Son parcours débute en 1988 lorsqu’à l’âge de 22 ans il reprend l’exploitation familiale constituée de 12 vaches laitières montbéliardes et de 30 hectares de polyculture.

“J’ai tout de suite eu l’idée de me diversifier en créant un élevage de poulets de chair, des cous-nus du Forez élevés en plein air et nourris au grain sans OGM jusqu’à leur 17 semaines. Je les commercialise toujours”, explique-t-il.

En 2000, il remplace ses montbéliardes par 25 tarines et abondances qu’il envoie cent jours l’été en alpage près de Pralognan pour se libérer des contraintes de la traite et se consacrer aux foins et à son élevage avicole. Une situation qui perdurera jusqu’en 2020.

Entre-temps, Amandine, qui a travaillé dans le secteur de la santé, rejoint l’exploitation en 2015. “Je ne pouvais pas rester enfermée toute ma vie, confie-t-elle. Après un bilan de compétences, j’ai su qu’il fallait que je retourne au contact des animaux. J’ai préparé mon brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole et effectué mon stage bovin chez Alexandre Dollé, à Saint-Martin-de-la-Cluze. C’est chez lui que j’ai découvert avec bonheur la race angus.”

L’élevage

Rapidement, elle fait bouger les lignes : l’exploitation passe en bio dès 2017, la production laitière est arrêtée en 2018 et le cheptel d’angus est constitué. “C’est une petite vache originaire d’Écosse, extrêmement calme et placide. Comme elle ne développe pas d’hormones de stress, sa viande est très tendre et goûteuse”, poursuit-elle.

Le troupeau d’angus atteint aujourd’hui plus d’une centaine de têtes, dont une quarantaine de mères montées par le taureau « maison », saillie naturelle qu’Amandine et Philippe préfèrent à l’insémination artificielle.

Après un peu plus de neuf mois de gestation, les mères mettent bas d’un veau qui sera élevé jusqu’à l’âge de 30 mois dans les pâturages du Trièves, mais aussi l’été dans les alpages de Chartreuse. Abattus au Fontanil-Cornillon, ils seront préparés en morceaux prêts à être commercialisés sous vide.

Où trouver leurs produits ?

Amandine et Philippe Vial commercialisent leur viande angus, bœuf et veau, en vente directe à la ferme, mais aussi sur Internet où ils proposent et livrent à domicile des colis de 5 à 8 kg, morceaux à griller, à rôtir, à braiser et à bouillir ainsi que des steaks hachés.

L’été, la gamme s’enrichit de saucisses. Quant aux poulets de 1,5 à 2 kg et plus, qui connaissent le même mode de commercialisation, on peut les déguster dans des restaurants de l’agglomération grenobloise, comme La Maison Badine ou Le Dos argenté ainsi qu’à Clelles, au Bistrot de la place. Leurs produits alimentent enfin quelques Amap et le Box fermier à Grenoble.