Aide à domicile : des salariés plus autonomes

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Alexis Joubert, axillaire de vie pour le compte de l’association SEVE, accompagne Walter Ablancourt, tétraplégique, dans tous les gestes du quotidien.
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Peu valorisés, parfois difficiles, les métiers de l’aide à domicile manquent de bras. Depuis cette année, le Département soutient financièrement les structures qui offrent de meilleures conditions de travail à leurs salariés.

Alexis Joubert, axillaire de vie pour le compte de l’association SEVE, accompagne Walter Ablancourt, tétraplégique, dans tous les gestes du quotidien.

 

“Depuis la nouvelle organisation, nommée Étoile, on travaille un week-end sur trois, contre un sur deux auparavant. On finit à 20 heures deux soirs par semaine et les interventions sont sectorisées pour éviter les longs trajets. Nous sommes aussi davantage solidaires entre nous. Si l’une de nos collègues est malade, on se concerte pour la remplacer. 

Des réunions nous aident également à échanger sur les situations difficiles et à nous donner des conseils mutuellement. On se sent moins isolées”, témoigne Alexia Joubert, auxiliaire de vie pour le compte de l’association Seve de Bourgoin-Jallieu.

En 2018, ce service d’accompagnement et d’aide à domicile (Saad) a décidé de mettre en place une nouvelle méthode de management pour fidéliser ses salariés. 

Inspiré du modèle néerlandais des communautés de soins infirmiers Buurtzorg, le principe consiste à leur offrir davantage d’autonomie dans la gestion de leur travail et de leur emploi du temps. Car, bien qu’indispensable, la filière peine à recruter et souffre d’un turnover important. 

 

Pour le Département, le bon fonctionnement des Saad est fondamental

Le métier est difficile moralement et physiquement. Les salariés interviennent chez des personnes de plus en plus âgées ou en situation de handicap, avec les besoins qui évoluent constamment. 

“Le bon fonctionnement des Saad est fondamental. C’est pourquoi le Département a lancé un appel aux structures qui souhaitaient améliorer les conditions de travail de leurs équipes. En 2023, dix d’entre elles recevront une aide financière pour mener à bien leur réorganisation. Le montant accordé – entre 40 000 et 80 000 euros – est en fonction du nombre de salariés. Il servira à financer la formation des auxiliaires de vie et du personnel administratif, mais aussi à préparer tous ces changements”, explique Delphine Hartmann, vice-présidente du Département en charge de l’autonomie et du handicap. 

Pour Christine Flachet, directrice de l’ADPA* du Nord-Isère, “il est réconfortant de se sentir soutenu dans ce type de démarche par le Département. Bien que notre association cultive depuis plusieurs années la qualité de vie au travail, les difficultés de recrutement nous amènent à offrir encore plus de marge d’autonomie à nos salariés. Le but est de gagner en souplesse et en attractivité et, au final, d’améliorer la satisfaction des usagers et la qualité de nos prestations.” 

 

*Accompagner à domicile pour préserver l’autonomie.
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Les trophées de l’aide à la personne

Le 30 mars prochain, le Département de l’Isère organise, à Saint-Quentin-Fallavier, la troisième cérémonie des Trophées des services à la personne. 

Leur objectif est de valoriser les professionnels qui se rendent à domicile pour améliorer le quotidien de celles et ceux qui sont en perte d’autonomie. Un métier de l’ombre qui occupe une place fondamentale dans la société. 

D’ici à 2030, avec le vieillissement de la population, près de 26 millions de personnes auront besoin de leurs services pour vivre le plus longtemps possible chez elles.

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