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Depuis 2020, le Département de l’Isère propose des séjours aux enfants qui lui sont confiés dans le cadre de la protection de l’enfance. Objectif ? Profiter des vacances pour apprendre à développer leur autonomie et découvrir leur environnement. Bienvenue à La Matrassière, à Saint-Julien-en-Vercors…
Dans le Vercors, le centre de La Matrassière accueille des enfants pour des séjours à dominante équestre mais pas seulement. Présentation.
Depuis un an, Sarah, 14 ans, est accueillie dans une famille autre que la sienne en raison des difficultés que traversent ses parents. L’adolescente fait partie des 3 000 jeunes confiés au Département qui vivent en dehors du domicile familial, dans une « maison d’enfants à caractère social », un lieu de vie ou dans une famille d’accueil.
L’été dernier, elle a passé deux semaines au centre de La Matrassière, à Saint-Julien-en-Vercors, pour un séjour à dominante équestre. Au programme : randonnées à cheval, baignade, escalade, spéléologie, pique-niques et jeux de société.
Géré par l’association Culture Loisirs et Vacances (CLV), l’établissement peut accueillir une soixantaine de mineurs de 5 à 17 ans. Depuis 2020, il travaille main dans la main avec le Département, chef de file de la protection de l’enfance en danger.
“L’idée est née après le premier confinement. Il fallait trouver une solution pour soulager les familles d’accueil et les équipes éducatives. Nous voulions aussi permettre aux enfants qui rentrent rarement chez eux de souffler un peu. Suite à cette expérimentation, le Département a décidé d’étendre le dispositif à l’ensemble des vacances scolaires”, explique Patrick Garel, directeur adjoint de l’éducation, de la jeunesse et du sport au Département.
Des activités quasi-individualisées
Située dans une ancienne ferme, au cœur du parc naturel régional du Vercors, La Matrassière est un véritable havre de paix.
“Nous sommes ouverts à tous les enfants, qu’ils relèvent des services de l’aide à l’enfance ou non. Notre objectif est de favoriser la mixité sociale. Pour ceux qui rencontrent des difficultés ou sont porteurs d’un handicap, l’accueil est préparé à l’avance par nos équipes, qui se mettent en relation avec les services du Département pour évaluer leurs besoins”, souligne Annick Reynaud, la directrice de CLV.
À chaque session, des activités quasi individualisées sont organisées par groupes de six à huit pensionnaires avec un animateur qui assure un suivi pédagogique et bienveillant. Devant le succès de la démarche, le Département a signé en mars dernier une nouvelle convention pour organiser en complément des séjours de vacances une vingtaine de week-ends par an.
“À chaque fois, 20 mineurs environ sont accueillis. Cinq animateurs sont prévus pour les encadrer. On vit comme une grande famille ; on fait la cuisine et la vaisselle, on s’aide pour les devoirs et on prend un grand bol d’air pour se ressourcer”, détaille Annick Reynaud. Une bonne solution pour soulager les accueillants comme les accueillis.
Zoom
Martine Kohly, vice-présidente du Département en charge de l’enfance, de la famille, de la jeunesse et des sports
Un espace de répit
Actuellement, 3 000 enfants et adultes de moins de 21 ans sont confiés au Département dans le cadre de la protection de l’enfance suite à une décision judiciaire ou à la demande des parents.
Neuf cents sont pris en charge par 430 familles d’accueil employées par le Département, et plus de 2 000 par les « maisons d’enfants à caractère social » et les lieux de vie. Ce type de séjour leur donne la possibilité de découvrir un environnement différent de celui qu’ils connaissent et de s’épanouir avec d’autres enfants.
© F.Pattou