- Notre histoire
Chaque jour du 20 août au 2 septembre, en coopération avec le Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, nous vous faisons revivre dans ces colonnes la Libération de l’Isère, telle qu’elle s’est déroulée il y a 80 ans, jour par jour. Dernier épisode...
Le 2 septembre, les derniers soldats allemands quittent le département et l’Isère est définitivement libre. Photos archives A.G.I
C’est un aboutissement et la date officielle de libération de l’ensemble du département de l’Isère. Ce 2 septembre, la page de l’occupation allemande est tournée après 14 journées marqués par des combats et une guerre de position entre la Wehrmacht et les troupes alliées, auprès desquelles les maquis ont réalisé des prouesses.
Le retrait des Allemands devant la percée alliée soutenue par les actions des FFI
Si l’on revient sur l’histoire de cette Libération de l’Isère, celle-ci a donc commencé le 20 août avec l’apparition des premiers chars américains dans le Trièves. Ceux-ci ont libéré Gap quelques heures plus tôt et la task force du général Butler s’apprête à remonter vers le nord.
Pour les troupes alliées, ce n’est pas dans ce couloir que se situent les principaux enjeux, mais plutôt dans la vallée du Rhône où la 1re armée française est engagée et où se concentre la XIXe armée allemande. Mais cette incursion des Américains crée la débandade dans les troupes ennemies et les prend à revers.
Devançant l’arrivée des Américains et sous la pression des FFI, les 15 000 hommes des garnisons basées à Grenoble reçoivent l’ordre de se replier vers l’Italie via le Grésivaudan. Et hormis une véritable bataille lors de la tentative de retour d’une colonne de 1 500 soldats à Domène et Gières, et l’attaque de Vizille, le bassin grenoblois est libéré assez rapidement le 22 août, ainsi que Voiron et Voreppe.
Le lendemain, La Côte Saint-André est atteinte, ainsi que Bourgoin et Jallieu. Mais il faudra encore près de dix jours pour que le nord de l’Isère soit entièrement libéré. À cette époque, le département s’arrête aux portes de Lyon et va jusqu’à Décines. Et les derniers combats de la libération de l’Isère vont être particulièrement durs dans la vallée du Rhône.
À Saint-Bonnet-de-Mure, le 25 août, les FFI tendent une embuscade à une colonne allemande. Mais celle-ci est munie de chars et 35 résistants tombent, dont 7 du maquis des Chambaran. Un autre combat a lieu à Pusignan le 31 août, tournant à l’avantage des Francs-tireurs et partisans.
Soldats américains et maquisards unis pour la Libération du département fraternisent avec la population.
Depuis Bourgoin se prépare l’offensive vers Lyon
Marcel Descour, chef de la région militaire R1, établit son camp de base à Bourgoin. Et de là, il échafaude un plan pour marcher sur Lyon.
Du côté de Vienne, 5 000 hommes de la XIXe armée allemande sont regroupés. Ils quittent la ville dans la nuit du 31 août au 1er septembre, mais détruisent les ponts. Des destructions similaires sont opérées à Sablons sur le pont de Serrière et Chanas.
Le 1er septembre, d’autres troupes allemandes arrivent à Pont-de-Chéruy. Mais une compagnie américaine venant de Crémieu les encercle et les contraint à se rendre.
La XIXe armée allemande, en retraite dans la vallée du Rhône, dépasse Lyon le 2 septembre. Là aussi, les occupants quittent la ville en détruisant les ponts. À Décines, alors iséroise, les habitants découvrent au matin que les Allemands sont partis. À cette même date, l’Isère est définitivement libre.
Le commandant René Bousquet, dit Chabert, est le premier à entrer dans Lyon avec ses hommes en arrivant depuis Bourgoin. La capitale des Gaules est libérée le 3 septembre.
Pour des maquisards isérois, ce ne sera pas la fin du chemin. Incorporés dans les troupes alliées qu’ils ont rejointes et si efficacement aidées, ils participeront encore à des combats de libération de la France dans les Vosges, en Alsace, en Maurienne…