Auteure-photographe sans clichés
Des images d’une Afrique inconnue
Les personnages sont voilés d’un gris velouté, vus sous deux angles différents, et les paysages sont nimbés d’un rose irréel. Les images de Stéphanie Nelson, issues de sa résidence artistique en février 2020 dans la région de Kédougou, au Sénégal* – et actuellement présentées au Musée dauphinois –, plongent le visiteur au cœur d’une Afrique inconnue, éloignée de ses représentations habituelles.
“Tout le monde me demande où sont passées les couleurs… Mais cela ne correspondait pas à mon ressenti”, explique la photographe grenobloise.
Dans un monde submergé par les images, Stéphanie Nelson – qui a choisi de se reconvertir dans ce métier après vingt ans à administrer une compagnie de danse contemporaine –, n’a de cesse de s’interroger sur leur subjectivité et sur la trace qu’elles laisseront en nous, passé la pure émotion esthétique.
Dès sa première série personnelle en 2014 en Norvège sur les traces de son grand-père, elle s’est d’ailleurs fait remarquer pour son regard poétique et singulier. “J’ai eu la chance d’être exposée tout de suite au Mois de la photo à Grenoble, puis en Russie. J’ai ensuite enchaîné les commandes, le travail d’auteur, les ateliers avec des jeunes… Chaque photo est avant tout une rencontre. À Kédougou, j’ai passé des heures à discuter avec les jeunes avant de déclencher… et nous sommes toujours en contact !”
En octobre prochain, elle fera le voyage retour vers cette région du bout du monde où sera montrée son exposition dans le cadre de la politique de coopération internationale du Département.
Et nul doute qu’elle fera encore beaucoup parler…
