Cassanuxiphile
Il fabrique et collectionne les casse-noix
Il y en a des petits, des gros et de très coquins… Serge Michallet-Ferrier est cassanuxiphile, autrement dit collectionneur de casse-noix.
Depuis vingt ans, cet habitant de Chantesse, dans le Sud-Grésivaudan, né il y a soixante-dix ans à Vinay, parcourt les vide-greniers pour constituer sa collection qui rassemble près d’une centaine de pièces.
“La technique la plus ancienne pour casser une noix repose sur la percussion : avec un marteau, on la frappe d’un coup sec, on brise sa coquille et on extrait les cerneaux. L’autre façon, la plus courante aujourd’hui, consiste à s’appuyer sur un effet de levier procuré par une pince”, explique-t-il.
Au fil des siècles, les hommes ont ainsi créé de nombreux modèles : en bois (olivier, noyer…), en métal (fer, acier, aluminium, bronze…) ou encore, plus récemment, en matériaux composites (plastiques, résine…). Certains ont pris la forme de personnages, d’objets ou d’animaux, parfois sculptés à la main durant les longues nuits l’hiver au coin du feu.
Depuis qu’il est à la retraite, Serge, nuciculteur pendant quarante-trois ans, perpétue cette tradition. Une cigogne porteuse de bonnes nouvelles, le tambour de son enfance, une guitare gagnée par sa fille à un concours de poésie… tous les événements importants de sa vie influent sur ses créations. Nicole, son épouse, les préfère de loin à sa collection.
Elles reflètent le caractère de cet homme humble et patient pour qui “le travail des mains oblige à la tranquillité et laisse le champ libre au mouvement de l’âme” : une maxime de Diderot qu’il a affichée au-dessus de la porte de son atelier pour donner le ton.