Tatoueuse réparatrice
Il y a trois ans, Marie a été opérée d’un cancer du sein et a gardé de vilaines cicatrices qu’elle a voulu dissimuler. En janvier 2019, elle a poussé la porte du salon de Jessica Balazun pour un tatouage artistique qu’elle arbore désormais avec fierté.
Depuis toute petite, Jessica, 33 ans, est passionnée de dessin. À Sillans, dans la Bièvre, elle a ouvert en 2017 l’un des rares salons spécialisés dans le tatouage post-mastectomie : un petit espace lumineux et confidentiel où l’on se sent à l’aise pour parler. “Durant la première séance, j’interroge mes clientes sur leur passé chirurgical et la façon dont elles ont vécu la maladie. En fonction de leur envie, je leur propose un dessin décoratif ou une reconstruction de l’aréole du mamelon en trompe-l’œil.”
Le tatouage pour retrouver l'estime de soi
À la différence du tatouage 100 % esthétique, l’intervention est très encadrée. “Dans tous les cas, il me faut l’autorisation du médecin. Une année complète de cicatrisation est nécessaire et je ne tatoue jamais une patiente en cours de traitement. Les séances sont aussi plus courtes et plus espacées. Pour le geste, j’utilise une technique et du matériel peu intrusifs et respectueux de la peau.”
Jessica peut aussi camoufler toute sorte de cicatrice ou recolorer une partie du corps dépigmentée. Début septembre, elle a ouvert un second salon à Tullins. Dans le cadre d’« Octobre rose », campagne nationale de sensibilisation au dépistage du cancer du sein, elle présentera son métier à la Clinique de Chartreuse, à Voiron, où exerce le docteur Reinbold, chirurgien plasticien qui lui accorde sa confiance depuis le début de son activité.