Jean Trouillon

C’est un rituel. Tous les vendredis, Jean Trouillon déjeune dans une brasserie renommée de l’avenue Léon-Blum, à Grenoble. À 96 ans, il a encore un bon coup de fourchette et redouble d’appétit lorsqu’arrive la farandole des desserts. Entre deux plats, on vient respectueusement le saluer, évoquer avec lui de lointains souvenirs et surtout s’enquérir de sa santé. Car il l’a annoncé : “Je serai centenaire !”

“Le sport, c’est, avec l’humour, mon secret de longévité.”

Jean Trouillon est une figure du quartier Capuche-Alliés-Alpins où il a toujours vécu. Après une formation de tourneur effectuée au lycée Vaucanson, il intègre à l’âge de 23 ans les établissements Nordest-Richier, à Pont-de-Claix et gravit les échelons jusqu’à devenir dessinateur-projeteur.

Parallèlement à une vie familiale et professionnelle heureuse, il s’investit à la fin des années 1940 dans le club de football de son quartier, le FC La Capuche – futur Norcap olympique – où il sera successivement gardien de but, entraîneur puis dirigeant. “Le sport, c’est, avec l’humour, mon secret de longévité, affirme-t-il sans détour. Être bien dans son corps et encore mieux dans sa tête, c’est essentiel pour bien vieillir.”

Aux ambiances collectives des stades, Jean y ajoutera une passion plus solitaire, le cyclisme, qu’il pratiquera jusqu’à l’âge de 90 ans, notamment au sein de l’Association sportive des toujours actifs (Asta). Avec un palmarès impressionnant ! “J’ai gravi tous les grands cols alpins et participé trois fois au Brevet de randonneur des Alpes. La dernière fois, j’avais 65 ans.”

Pour l’heure, il s’entretient en pratiquant la gymnastique et le chant choral.