Faussaire en champignons
Depuis quelques semaines, c’est la pleine saison des champignons. Jacques Frier, 72 ans, habitant de Saint-Maurice-l’Exil, en cueille toute l’année. Le 1er juillet dernier, il a ramassé une pleine cagette de morilles, alors qu’elles poussent habituellement entre avril et mai. Avec, il en a trompé plus d’un.
Jacques est un faussaire : chez lui, pas de faux Rembrandt, ni de billets de banque illicites, mais des tonnes de cèpes, chanterelles, trompettes-de-la-mort qu’il a réalisés en terre cuite et peints à la main.
Un faussaire qui travaille en toute légalité
Tous ces champignons semblent plus vrais que nature et prêts à être dégustés. “Enfant, je partais avec mon père les ramasser dans les forêts du massif du Pilat. De là, j’ai développé une passion pour la mycologie et un sens aigu de l’observation. En 1992, j’ai commencé à reproduire des champignons en bois, mais le résultat ne me satisfaisait pas. Deux ans plus tard, j’ai utilisé de l’argile pour apporter plus de réalisme à mes créations”, explique-t-il.
Son travail est très vite remarqué. À partir de 1999, Jacques participe à plusieurs salons. Trois ans plus tard, il est référencé dans l’annuaire des fournisseurs de musées. Parmi ses clients figurent les muséums d’histoire naturelle de Lille, de Grenoble, le musée du Champignon de Saumur ainsi que le célèbre chef étoilé Régis Marcon, de Saint-Bonnet-le-Froid, en Haute-Loire. Il a aussi fourni des champignons en terre cuite pour le catalogue d’OCP, grossiste en pharmacie.
Plus récemment, Jacques a réalisé un casse-croûte (saucisson, noix et fromage) pour l’exposition sur les refuges alpins qui se tient actuellement au Musée dauphinois. Et l’une de ses morilles est en photo dans le beau livre Morilles de France et d’Europe, de Philippe Clowez et Pierre-Arthur Moreau, sorti en avril dernier. Vous pourrez admirer son talent !
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