Henri Bally

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Mémoire de charpentier

Henri Bally
Corps

 

Personnage atypique, Henri Bally, 86 ans, est une véritable encyclopédie : minéralogie, trufficulture, histoire locale… de nombreux sujets l’intéressent. Mais le domaine où il excelle, c’est le travail du bois et en particulier la charpenterie, qu’il a pratiquée pendant quarante-six ans ! 

Sorti de l’école à 14 ans, formé par son père puis par les compagnons du Devoir chez qui il a appris le trait de charpente, la base du métier, il ne compte plus les fermes, bâtiments agricoles et maisons d’habitation qu’il a « coiffés » en Nord-Isère. “À l’époque, le métier commençait en forêt, où l’on choisissait les arbres à abattre selon l’emploi que le client voulait en faire. Le bûcheron intervenait alors, coupait les troncs avec sa scie de long et les équarrissait avec une hache detra*. Nous prenions ensuite le relais”, explique-t-il. 

 

Il partage savoir et savoir-faire

Une épure était alors « battue » au sol afin de positionner les pièces de la charpente sur ligne, entraits, chevrons, pannes, arêtiers… et vérifier qu’elles s’emboîtent parfaitement avec mortaises, tenons et chevilles.

Puis grâce à une chèvre, un engin de levage déjà employé dès l’Antiquité, les éléments étaient hissés sur les murs du bâtiment. Toutes ces étapes, Henri Bally se les remémore avec nostalgie, intarissable sur les gestes et les techniques comme sur les outils utilisés, qui, pour certains, possèdent de drôles de noms : bédane, plane, bisaiguë, tarière, tarabiscot… Il en possède 200 environ dans ses ateliers aujourd’hui silencieux.

Plusieurs fois distingué par des prix prestigieux, il fait aujourd’hui partager sa passion de la charpente et de la toiture en commentant les visites de l’ancienne tuilerie Bertrand à Doissin, labellisée « Patrimoine en Isère », lors des Journées du patrimoine. 

 

*C’est du patois dauphinois.