Georges Rajon

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Il invente les 21 virages de l’Alpe d’Huez

Georges Rajon, hôtelier visionnaire, a eu aussi l’idée de percer le tunnel sous le Pic Blanc.
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Georges Rajon, hôtelier visionnaire, a eu aussi l’idée de percer le tunnel sous le Pic Blanc.

 

Si la station de l’Oisans est mondialement connue hiver comme été, elle doit beaucoup à un hôtelier visionnaire, Georges Rajon : la numérotation numéroter des 21 virages qui ont fait le succès médiatique du Tour de France, la piste de Sarenne, le percement du tunnel sous le pic Blanc… Tout cela, c’était ses idées !

C’est en découvrant les 50 lacets numérotés montant de part et d’autre au col de Vrsic en Slovénie que ce grand sportif, chasseur invétéré, eut l’idée de rythmer pareillement la montée de l’Alpe avec des panneaux, mais dans un ordre décroissant, selon un compte à rebours, depuis Bourg-d’Oisans jusqu’au sommet de la station.

Douze ans auparavant, en 1952, Georges Rajon, alors président du club des sports, était déjà à la manœuvre pour faire venir la toute première étape du Tour en altitude. Les exploits de l’Italien Fausto Coppi, vainqueur de l’étape (puis du Tour !), ne suffirent toutefois pas à créer un engouement durable.

Il fallut attendre 1976 pour voir la Grande Boucle repasser par l’Alpe d’Huez. Sollicité par l’intermédiaire de son ami Georges Lachat, journaliste au Dauphiné Libéré, Georges Rajon n’hésita pas à s’engager sur ses deniers avec d’autres collègues hôteliers.

Les 100 000 francs nouveaux (soit environ 46 000 euros) réclamés à l’époque par l’organisation n’étaient pas pris en charge par les communes étapes comme aujourd’hui. Le succès fut au rendez-vous : avec la victoire de Zoetemelk, les Hollandais, fous de vélo, assurèrent la popularité croissante de l’épreuve, remportant coup sur coup huit éditions.

L’image des virages pris d’assaut par les hordes de supporters orange attira chaque année une foule plus importante de passionnés sur la montagne. Depuis, la fièvre n’est jamais retombée après trente passages du Tour : ils sont tous les jours en moyenne plus de 300 cyclistes à gravir les 21 virages de l’Alpe.

 

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La plus longue piste noire du monde

Le 5 août 1976, Georges Rajon, alors directeur de la Sata (société des remontées mécaniques de l’Alpe d’Huez), lance un défi à Christian Reverbel, responsable des pistes de la commune : transformer les 16 kilomètres de hors-piste du glacier de Sarenne en une vraie piste de ski damée et balisée. « On nous a pris pour des fous à l’époque ! », se souvient celui qui non seulement a relevé le pari, mais n’a ensuite cessé d’améliorer le tracé de cet itinéraire unique en Europe.

 

 

© Laurent Salino - Piste Sarenne