Une fille dans la charpente
Seulement 0,4 % de charpentières
Elle en rêvait. Fanny Ginet, 16 ans, prépare actuellement un CAP de charpentier chez les compagnons du devoir à Échirolles. Elle est la seule fille d’une classe de 30 élèves ; les femmes ne représentant en France que 0,4 % de la profession !
C’est son grand-père Jean-Pierre, puis son père, Fabrice, à la tête d’une entreprise de charpenterie familiale de huit salariés, située au Champ-près-Froges, dans la vallée du Grésivaudan, qui lui ont transmis cette passion.“Toute petite, je les accompagnais sur les chantiers. J’ai été très vite séduite par cette matière noble qu’est le bois. Ne tenant pas en place, je me voyais mal dans un bureau”, témoigne-t-elle.
Féminine jusqu’au bout des ongles, Fanny casse tous les stéréotypes de l’image des femmes qui travaillent dans le bâtiment. À ceux qui pensent à tort qu’une fille n’est pas assez « forte » pour exercer cette profession, elle rétorque : “Bien sûr, il ne faut pas avoir peur de monter sur l'échelle jusqu’à 10 mètres de hauteur et savoir rester en équilibre sur les toits en déplaçant des chevrons pouvant peser jusqu’à 50 kilos. Mais nous devons aussi faire preuve de beaucoup de précision dans le tracé, la taille et l’assemblage des pièces de bois, des qualités que l’on attribue plus aux filles qu’aux garçons !”
Fier, son papa, qui l’a prise en apprentissage, veille à ce qu’elle acquière toutes les compétences pour reprendre un jour avec son frère le flambeau de l’entreprise Ginet Charpentes, qui existe depuis trois générations !
© A.Berlioz