Escalade : ça assure grave en Isère

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Haut-lieu de l’escalade en France, l’Isère offre un terrain vertical unique. Des falaises-écoles aux grandes voies, en passant par le bloc ou le mur artificiel, toutes les pratiques sont possibles. Avec au cœur de chacune la gestion des émotions, l’esprit de cordée et des sensations toujours fortes !

 

“Notre cerveau n’a pas l’habitude du vertical, qu’il associe à la chute, mais on peut le dompter petit à petit. L’escalade est un excellent moyen de dépasser ses peurs et de gérer ses émotions.” Pour Perrine Merle, monitrice diplômée d’État, l’escalade est d’abord associée au vide chez les néophytes.

Pourtant, grâce à une initiation ludique – s’asseoir puis se balancer dans le baudrier, faire des pendules suspendus à la corde –, elle parvient à mettre en confiance les débutants qu’elle encadre sur l’un des 130 sites référencés en Isère, dont la gestion et la sécurisation d’une soixantaine d’entre eux font l’objet depuis l’automne 2021 d’un partenariat entre le Département et la Fédération française de la montagne et de l’escalade.

D’après la FFME, 30 à 40 000 Isérois s’adonnent à la grimpe, en falaise ou en salle, aguerris non seulement au « gaz » (le vide), mais aussi aux « manips » de corde et à “cette panoplie de mouvements spécifiques, qu’on ne fait jamais au sol”, souligne Perrine.

Quel que soit son niveau, l’important est de s’élever tout en légèreté, sans trop forcer, de bien placer son corps, en faisant des transferts de poids pour ne pas tétaniser ses muscles et au final de profiter pleinement de cette « danse verticale ».

 

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Convivialité et esprit de cordée

“Ce qui m’éclate, c’est de repousser mes limites, confesse Rodolphe, 22 ans, qui grimpe depuis quatre ans sur les falaises du Voironnais. Passer le crux d’une voie (NDLR : le passage difficile), c’est jouissif. Et même si l’on échoue, la nuit suivante, on se refait mentalement toute la voie. Quand on revient, on a progressé ! ”

L’escalade, c’est aussi l’esprit de cordée. “On met sa vie entre les mains de la personne qui tient la corde et nous assure, poursuit Perrine. Il faut avoir confiance en elle, mais aussi en soi-même car nos décisions nous engagent.” Un aspect responsabilisant très spécifique à ce sport où règne aussi, au pied des voies, convivialité et encouragements.

Cette atmosphère stimulante, on la retrouve aussi en salle, notamment avec la pratique du bloc. Ces « pans », sur lesquels on grimpe sans corde jusqu’à 4 mètres du sol, protégés par des tapis amortissant les chutes, attirent depuis une dizaine d’années des sportifs de plus en plus jeunes, lycéens et étudiants. Les adresses sont connues : Ablok ou le Labo, à Grenoble, ou encore Alpabloc à Bourgoin-Jallieu.

Les efforts y étant plus intenses qu’en falaise, axés sur la résistance plutôt que sur l’endurance, ils rendent indispensable les temps de récupération entre les essais. L’occasion de partager là aussi conseils et émotions. “Bien que je grimpe modestement, j’ai eu droit un jour aux conseils d’une ex-championne du monde dans une salle de bloc grenobloise, relate Rodolphe, j’étais aux anges !”  Les grimpeurs expérimentés alternent en effet leurs séances entre falaises et murs artificiels.

Ces cadres si différents, mais si complémentaires, aident à progresser en toute saison. Moniteur à Espace Vertical, à Grenoble, Simon Blandin confirme : “la salle offre des profils de voies que l’on ne retrouve pas dans la région, par exemple, typés Grèce ou Espagne, avec une grande variété de préhensions. On peut y venir avec un programme spécifique, le tout sur un créneau horaire plus réduit qu’en falaise, et même les jours de mauvais temps !”

Contact : ffme.fr

 

Repères

Outre le partenariat unique en France conclu avec la FFME pour sécuriser une soixantaine de sites d’escalade en Isère, le Département encourage cette discipline en équipant les gymnases des collèges de murs d’escalade. Treize établissements en sont déjà pourvus.

À savoir : Le Salon de l’escalade se tiendra du 18 au 20 novembre prochain à Grenoble Alpexpo.